Le monde de la nuit lausannois fait face à un racisme souvent dénoncé. Ce mardi 12 novembre, la police municipale a confirmé à Blick être intervenue à la suite d'une «rixe» survenue le 19 octobre, à l'intérieur puis devant le Punk Bar, établissement situé dans le quartier du Flon.
Les images partagées dimanche par une association d'étudiants afrodescendants de Lausanne (AEA) montrent le tabassage d'un homme noir et la profération de menaces de mort racistes. «Sale nè***, tu vas mourir ici», peut-on entendre sur l'enregistrement. Difficile d'établir qui prononce ces propos.
D'abord à l'intérieur
Sur les réseaux sociaux, certains dénoncent l'apathie des videurs de la boîte de nuit et appellent au boycott du Punk Bar. Selon les informations de «20 minutes», la baston avait commencé à l'intérieur de l'établissement.
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La sécurité aurait alors sorti deux hommes, sans prendre garde au fait qu'une dizaine de leurs opposants les attendaient à l'extérieur. Sur la vidéo diffusée par l'AEA, on observe des videurs rester relativement passifs tandis que la victime est mise à terre et rouée de coups.
Un agent de sécurité licencié sur le champ
La polémique a poussé la boîte de nuit à réagir, à la suite des articles de presse. Ce mardi, dans la soirée, le Punk Bar a répondu par un «communiqué officiel» sur Instagram. «Nous tenons à informer notre clientèle que les personnes impliquées ont immédiatement été exclues de notre établissement, peut-on lire sur la première story. Les agissements et propos choquants observés ne correspondent en aucun cas à nos valeurs.»
En contact avec les victimes, le président de l'association antiraciste «A qui le tour», Chancel Soki, dénonce auprès de «20 minutes» le laxisme des videurs et un racisme devenu systémique. Dans les colonnes du quotidien, le propriétaire du Punk Bar réfute les accusations de racisme ou de complaisance envers les individus impliqués dans le tabassage — que la police, arrivée trop tard, n'a pas pu interpeller.
«L'agent de sécurité ayant manqué de discernement et de professionnalisme dans l'une des vidéos a été licencié avec effet immédiat», assure le communiqué du lieu de fête. Dans ce message de la direction, l'établissement de la Place de l'Europe assure collaborer étroitement avec les services de police et espère «revoir bientôt» sa clientèle «dans un esprit de fête et de partage».
Quelle formation pour les sécus?
Blick a fait réagir le conseiller communal (législatif) socialiste Samson Yemane, très engagé sur les questions de racisme. L'élu lausannois voit dans cet événement un «problème structurel», lié à la «discrimination à l'entrée» régulièrement dénoncée. Sans établir de responsabilités «au niveau individuel», le socialiste cherche à savoir ce que les établissements nocturnes mettent en place comme «mesures pour sensibiliser et former leurs collaborateurs» quant à la discrimination raciale.
Samson Yemane critique le communiqué du Punk Bar. Il le juge «mou» sur le plan de l'engagement antiraciste et estime que la boîte de nuit n'aurait pas dû attendre que la polémique enfle pour le faire paraître. «Ce n'est pas parce qu'ils disent être pour la diversité qu'ils font ce qu'il faut contre le racisme», assène l'élu. Le conseiller communal espère «que la police saura faire la lumière sur cette affaire», qui pourrait bien devenir un enjeu politique ces prochaines semaines.