Un videur licencié du Punk Bar
Une baston dans une boîte du Flon à l'origine de l'agression raciste à Lausanne

La vidéo d'une agression raciste à la sortie du Punk Bar à Lausanne a eu des conséquences. Ce mardi soir, face au tollé provoqué, l'établissement du Flon annonce avoir licencié un agent de sécurité.
Publié: 13.11.2024 à 17:06 heures
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Dernière mise à jour: 13.11.2024 à 17:50 heures
La police municipale lausannoise est intervenue au Punk Bar (sur la droite), pour ce qu'elle qualifie de «rixe». Une vidéo montre un homme noir roué de coups et traité de «sale nè***».
Photo: Keystone
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Léo MichoudJournaliste Blick

Le monde de la nuit lausannois fait face à un racisme souvent dénoncé. Ce mardi 12 novembre, la police municipale a confirmé à Blick être intervenue à la suite d'une «rixe» survenue le 19 octobre, à l'intérieur puis devant le Punk Bar, établissement situé dans le quartier du Flon.

Les images partagées dimanche par une association d'étudiants afrodescendants de Lausanne (AEA) montrent le tabassage d'un homme noir et la profération de menaces de mort racistes. «Sale nè***, tu vas mourir ici», peut-on entendre sur l'enregistrement. Difficile d'établir qui prononce ces propos.

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D'abord à l'intérieur

Sur les réseaux sociaux, certains dénoncent l'apathie des videurs de la boîte de nuit et appellent au boycott du Punk Bar. Selon les informations de «20 minutes», la baston avait commencé à l'intérieur de l'établissement.

La sécurité aurait alors sorti deux hommes, sans prendre garde au fait qu'une dizaine de leurs opposants les attendaient à l'extérieur. Sur la vidéo diffusée par l'AEA, on observe des videurs rester relativement passifs tandis que la victime est mise à terre et rouée de coups.

Un agent de sécurité licencié sur le champ

La polémique a poussé la boîte de nuit à réagir, à la suite des articles de presse. Ce mardi, dans la soirée, le Punk Bar a répondu par un «communiqué officiel» sur Instagram. «Nous tenons à informer notre clientèle que les personnes impliquées ont immédiatement été exclues de notre établissement, peut-on lire sur la première story. Les agissements et propos choquants observés ne correspondent en aucun cas à nos valeurs.»

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Les stories Instagram du Punk Bar, publiées pour répondre à la polémique, dédouane toute responsabilité à l'établissement nocturne.
Photo: Capture d'écran/Instagram

En contact avec les victimes, le président de l'association antiraciste «A qui le tour», Chancel Soki, dénonce auprès de «20 minutes» le laxisme des videurs et un racisme devenu systémique. Dans les colonnes du quotidien, le propriétaire du Punk Bar réfute les accusations de racisme ou de complaisance envers les individus impliqués dans le tabassage — que la police, arrivée trop tard, n'a pas pu interpeller.

«L'agent de sécurité ayant manqué de discernement et de professionnalisme dans l'une des vidéos a été licencié avec effet immédiat», assure le communiqué du lieu de fête. Dans ce message de la direction, l'établissement de la Place de l'Europe assure collaborer étroitement avec les services de police et espère «revoir bientôt» sa clientèle «dans un esprit de fête et de partage».

Quelle formation pour les sécus?

Blick a fait réagir le conseiller communal (législatif) socialiste Samson Yemane, très engagé sur les questions de racisme. L'élu lausannois voit dans cet événement un «problème structurel», lié à la «discrimination à l'entrée» régulièrement dénoncée. Sans établir de responsabilités «au niveau individuel», le socialiste cherche à savoir ce que les établissements nocturnes mettent en place comme «mesures pour sensibiliser et former leurs collaborateurs» quant à la discrimination raciale.

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Samson Yemane critique le communiqué du Punk Bar. Il le juge «mou» sur le plan de l'engagement antiraciste et estime que la boîte de nuit n'aurait pas dû attendre que la polémique enfle pour le faire paraître. «Ce n'est pas parce qu'ils disent être pour la diversité qu'ils font ce qu'il faut contre le racisme», assène l'élu. Le conseiller communal espère «que la police saura faire la lumière sur cette affaire», qui pourrait bien devenir un enjeu politique ces prochaines semaines.

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