Beaucoup d'espace, un menu copieux et une petite coupe de champagne en guise de bienvenue: plus d'un passager a sans doute déjà rêvé de voler en première classe. Le président du Conseil national Eric Nussbaumer (PS/BL) en a récemment eu l'occasion – et ce, sans payer le moindre centime en plus!
Comme le rapporte la «Neue Zürcher Zeitung», l'équipage de Swiss a récemment proposé au politicien socialiste un surclassement gratuit. Le Bâlois a accepté cette offre alléchante – mais à la seule condition que la présidente du Conseil des Etats Eva Herzog (PS/BS) puisse également passer en première classe.
La scène s'est déroulée en mars, lorsque les deux présidents de chambre se sont rendus avec d'autres parlementaires à New York et à Washington. Là-bas, ils ont visité le siège de l'ONU et rencontré des représentants du gouvernement américain et de la Chambre de commerce américaine. En principe, les parlementaires peuvent voyager en classe affaires lors de voyages en avion de plus de quatre heures. Et ce, aux frais de l'Etat.
Un billet deux fois plus cher
Mais comment se fait-il que les deux présidents de l'Assemblée fédérale aient pu profiter de la business class? La réponse n'est pas tout à fait claire. Interrogée par la «NZZ», Swiss assure que de tels surclassements sont attribués selon des «directives très claires», que personne n'est favorisé, et surtout pas les fonctionnaires. Eric Nussbaumer et Eva Herzog ont également fait savoir au journal, par le biais des services parlementaires, que l'offre de Swiss résultait de «raisons opérationnelles», sans toutefois expliquer ce que cela signifie.
En fin de compte, le surclassement n'aurait rien coûté aux contribuables. Or, un vol en première classe est normalement environ deux fois plus cher qu'un billet en classe affaires.
Finis les abonnements de ski gratuits pour les conseillers fédéraux
Les privilèges accordés aux hommes et femmes politiques sont un sujet délicat. Les sept conseillers fédéraux ont récemment été critiqués en raison de la gratuité de leurs abonnements de ski. Pendant de nombreuses années, l'association des remontées mécaniques leur offrait l'abonnement. Mais, de peur de donner l'impression de profiter d'un avantage, ils avaient décidé d'acquérir l'abonnement au nom du Conseil fédéral. Autrement dit: les contribuables payaient. Ce n'est qu'après de vives protestations que le gouvernement a finalement décidé de faire marche arrière.