Un spécialiste analyse la situation
A quel point la collision d'avions de la Patrouille Suisse était-elle dangereuse?

Jeudi, deux avions de la Patrouille Suisse se sont percutés près de Baar, dans le canton de Zoug. L'expert en aviation Hansjörg Egger, qui a lui-même déjà volé avec la Patrouille Suisse, a analysé la collision pour Blick.
Publié: 16.06.2023 à 06:20 heures
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Dernière mise à jour: 16.06.2023 à 07:02 heures
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«Le pilote touché a bien réagi», explique Hansjörg Egger, expert en aviation militaire.
Photo: Hansjoerg Egger
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Marian Nadler

Jeudi, une catastrophe a failli se produire dans le ciel de la commune zougoise de Baar. Deux avions de la Patrouille Suisse se touchent lors d'un vol d'entraînement. Des débris atterrissent sur le terrain d'une entreprise. Une personne est blessée.

L'expert en aviation Hansjörg Egger a lui-même volé avec la Patrouille Suisse en tant que membre des Forces aériennes. Pour Blick, il analyse la collision.

Quel est le danger lorsqu'un pilote perd le nez de l'avion?

Des vidéos montrent comment un premier avion F-5 Tiger touche le nez d'un autre appareil du même type. «En principe, un contact ne doit pas entraîner un crash», explique Hansjörg Egger. Ce qui est déterminant, ce sont les pièces qui seraient touchées en cas de collision: «Si des pièces servant à la manœuvre de l'avion sont endommagées, la situation devient délicate.»

Le nez de l'appareil ne fait pas partie de ces pièces, selon le spécialiste. En cas de guerre, on voit régulièrement des avions continuer à voler malgré des dommages importants à cet endroit. La situation devient surtout dangereuse lorsqu'une partie de l'aile est touchée et qu'une gouverne de direction ou de profondeur est endommagée. Dans de tels cas, il y a souvent un crash et des dommages au sol, continue l'expert.

Combien de fois de telles situations se produisent-elles lors de vols d'entraînement?

Réponse courte: ce sont des cas extrêmement rares. «Les distances entre les machines sont calculées de manière à ce qu'un crash grave ne se produise pas immédiatement», explique Hansjörg Egger. D'après sa propre expérience, il n'a jamais eu le sentiment que la Patrouille Suisse risquait quoi que ce soit.

«Tout a toujours été mis en œuvre pour éviter un tel incident», rapporte-t-il. Il ajoute toutefois: «Malgré toutes les mesures de sécurité, il y a toujours un risque résiduel.»

Quel type de parachute est tombé au sol?

Lors de la collision des deux avions, le parachute de l'un d'entre eux s'est déclenché et est tombé au sol, a indiqué l'armée. «Le pilote a dû déclencher le parachute de freinage», suppose Hansjörg Egger. Celui-ci est utilisé pour ménager les freins lors d'un atterrissage sur une courte piste. Le pilote est resté dans l'avion, il ne s'agissait donc pas d'un parachute de sauvetage.

Quel est le danger lié aux débris?

Le nez de l'avion a heurté la façade d'une maison. Lors de l'impact, les vitres du bâtiment se sont brisées et une personne a été légèrement blessée par les éclats de verre. «La chance que quelqu'un soit plus gravement blessé par des débris est relativement faible, tranche Hansjörg Egger. Mais cela ne doit pas se produire au-dessus d'une grande ville européenne.»

Que s'est-il passé du point de vue des pilotes?

«Le pilote du haut ne voit pas l'avion du bas», détaille Hansjörg Egger. Le pilote de l'engin inférieur a donc réagi en descendant un peu plus bas. «Il a vu que le pilote du haut s'approchait de manière dangereuse et a voulu éviter le crash à la dernière seconde, assure Hansjörg Egger. On ne parle pas ici de secondes, mais de fractions de secondes.» Sa conclusion: «Le pilote touché a bien réagi.»

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