L'UBS aurait travaillé en secret depuis des semaines à la reprise de Credit Suisse (CS). C'est du moins ce qu'assure le portail financier Bloomberg.
L'élément déclencheur aurait été les énormes sorties d'argent de CS au printemps dernier. À partir de la mi-mars, des dizaines de milliards de francs d'avoirs de clients se sont à nouveau envolés chez CS. Selon les sources, le président du conseil d'administration de l'UBS, Colm Kelleher, avait déjà constitué bien plus tôt une équipe de spécialistes pour préparer un éventuel accord avec CS.
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«Une affaire pas du tout facile»
L'équipe était composée d'experts de son ancien employeur Morgan Stanley, de JP Morgan et de l'UBS. Tout était top-secret. Lorsque le 15 mars, CS a obtenu de la Banque nationale suisse une ligne de crédit pouvant atteindre 50 milliards de francs, Colm Kelleher n'avait plus qu'à appuyer sur le bouton de démarrage. Il a réuni une partie de l'équipe à Zurich et a fait signer aux experts des déclarations de confidentialité.
L'Irlandais Colm Kelleher est président de l'UBS depuis avril 2022 et a de grands projets pour la banque suisse. Il voit dans le rachat de CS d'énormes chances de faire avancer la banque encore plus loin dans la gestion de fortune internationale.
Colm Kelleher est un homme expérimenté qui connaît bien les transactions de crise et la transformation des grands groupes. Depuis l'annonce de la reprise le 19 mars, il marque des points avec des performances souveraines. «Il ne s'agit en aucun cas d'une affaire simple», a-t-il souligné mercredi lors de l'assemblée générale annuelle de l'UBS à Bâle.
L'intégration de CS prendra plusieurs années. «On ne peut pas se contenter d'additionner des chiffres. Vous devez comprendre que l'intégration de CS est liée à d'énormes risques», a déclaré le président du conseil d'administration à l'attention des actionnaires. Avant d'ajouter qu'il était convaincu que l'UBS est à la hauteur de cette tâche.
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L'étude de faisabilité était dans un tiroir
Le prédécesseur de Colm Kelleher, Axel Weber, avait déjà préparé le terrain pour une éventuelle reprise de CS. Selon Bloomberg, il avait déjà commandé en 2020 une première étude de faisabilité pour une telle opération.
Lors de la conférence de presse sur le sauvetage de CS par l'UBS, les participants ont encore souligné les difficultés d'une telle reprise éclair. Il semble toutefois que la direction de l'UBS y était nettement mieux préparée qu'elle ne l'avait laissé entendre.