Un nouveau parti communiste est né!
«La révolution en Suisse est complètement réaliste!»

Environ 300 camarades veulent fonder le Parti communiste révolutionnaire (PCR) le week-end prochain à Bienne. Ils ont de grands objectifs: d'ici trois mois, le parti devrait compter 500 membres dans toute la Suisse et générer 70'000 francs de dons.
Publié: 10.02.2024 à 06:03 heures
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Environ 300 camarades veulent fonder le Parti communiste révolutionnaire (PCR) le week-end prochain à Bienne.
Photo: zVg
Tobias Ochsenbein

Ils ne veulent rien de moins qu'une révolution communiste. C'est pourquoi quelque 300 camarades fonderont le week-end prochain à Bienne le Parti communiste révolutionnaire (PCR).

Le problème, ils l'ont identifié: le capitalisme se trouve dans une impasse historique insurmontable. Le PCR se battra donc pour rien de moins que «la révolution communiste mondiale par la classe ouvrière». L'humanité – de même que tout le potentiel humain – doit être «réellement libérée».

Le courant marxiste «Der Funke» est à l'origine de l'autoproclamation du «plus grand recrutement communiste depuis plus de 100 ans». Il a officiellement lancé la campagne jeudi à Berne lors d'une conférence de presse.

Une «organisation de combat»

Selon leurs données, 35% de la population suisse est déjà favorable à l'abolition du capitalisme. Mais il n'y aurait pas de parti révolutionnaire qui leur permettrait de sortir de l'isolement et de la passivité.

Les communistes veulent changer cela. Et ils se fixent des objectifs ambitieux: D'ici trois mois, le parti devrait compter 500 membres dans toute la Suisse, générer 70'000 francs de dons et vendre 5000 exemplaires du journal «Der Kommunist».

«Il ne s'agit pas pour nous d'être élus à des postes quelconques pour y gérer le système en place», a expliqué Dersu Heri, directeur de la rédaction de «Der Kommunist». En effet, on n'a pas l'illusion de pouvoir rendre le capitalisme plus gentil ou plus humain. Il s'agit plutôt de rassembler tous ceux qui veulent lutter contre le capitalisme dans une «organisation de combat».

Les jeunes socialistes n'ont pas peur des communistes

Une révolution en Suisse, est-ce réaliste? «C'est tout à fait réaliste», estime Dersu Heri, qui renvoie à ce qui se passe en Suisse Romande. Ces dernières semaines, quatre grandes grèves ont eu lieu à Genève: dans les services publics, chez les conducteurs de bus et de tram, à l'aéroport et aussi chez les enseignants. «Tout cela a bien sûr été passé sous silence par trop de médias. La frange ouvrière à Genève est entrée dans la lutte des classes.»

Chez les jeunes socialistes (JSS), on ne craint toutefois pas la concurrence de la gauche. «Nous prenons acte de la création du PCR», déclare le président des Jeunes socialistes Nicola Siegrist. Son parti a déposé jeudi l'initiative «Pour une politique climatique sociale financée équitablement par l'impôt (Initiative pour l'avenir)». Celle-ci avait récolté plus de 140'000 signatures. L'initiative demande que les héritages et les donations à partir de 50 millions de francs soient taxés pour financer la protection du climat. «Le succès de notre initiative est une preuve suffisante de la pertinence politique des Jeunes socialistes», déclare Nicola Siegrist.

Le dernier parti communiste national a été interdit en 1940. Après l'échec des négociations de fusion avec le PS, le Parti suisse du travail (PST) a été fondé en 1944 comme nouveau mouvement de rassemblement des communistes. Lors des élections au Conseil national de 2023, le PST a obtenu une part électorale de 0,72%. Avec le Neuchâtelois Denis de la Reussille, le dernier conseiller national du PST a quitté le parlement national en 2023.

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