A Genève, plus d'un millier de personnes manifestent jeudi soir contre une mesure du Conseil d'État, qui vise à augmenter dès 2027 de deux périodes le temps d'enseignement des maîtres du cycle d'orientation. «Quel mépris!» scandent les enseignants venus en nombre.
Rassemblés devant l'Hôtel-de-Ville où se tient une séance du Grand Conseil, les manifestants ont copieusement hué et sifflé les élus. «Pas d'économie sur l'éducation!» a martelé la foule. Trop dense pour rester devant le parlement, la manifestation s'est ensuite déplacée sur la Treille.
Le Conseil d'État veut augmenter les heures à donner face aux élèves, mais ne précise pas ce qu'il faudra enlever à côté pour ne pas à avoir à travailler plus, dénonce la Fédération des associations de maîtres du CO (Famco), à l'origine de la mobilisation. «Nous défendons la solidarité du corps enseignant», a relevé Emmanuelle Métry, membre du bureau de la Famco.
Grève du 5 au 9 février
Après la manifestation, la grève. Toute la semaine du 5 février, 1800 enseignants participeront finalement à l'action collective, indique «Le Temps» du 1er février. Au bout du Léman, 14'000 élèves sont scolarisés dans les différents CO du canton. Ils sont âgés entre 14 et 16 ans.
Le Conseil d'État a refusé, mercredi 31 janvier, d'aller dans le sens des profs. Ces derniers protestent contre les deux heures additionnelles qui seraient ajoutées à leur charge de travail. Il s'agit d'une mesure d'économie proposée par le Conseil d'État. Selon l'Exécutif cantonal, l'allongement des heures permettrait d'éviter de nombreux engagements pour pallier l'augmentation du nombre d'élèves.
Aligner Genève sur les autres cantons latins
Les groupe libéral-radical (PLR) veut aller plus moins et augmenter le temps d'enseignement de six périodes de 45 minutes, rapporte «Le Temps». Il s'agirait d'aligner Genève sur les autres cantons latin, puisque les élèves du bout du Léman ont en moyenne six périodes de moins que les autres. Cette mesure permettrait d'économiser 50 millions de francs, affirme le président du PLR genevois, Pierre Nicollier. Notamment en diminuant les «tâches administratives inutiles» qui incombent, pour l'heure, aux profs.
Ces derniers ont choisi la semaine du 5 février puisque c'est là que se tiennent les évaluations cantonales des élèves de 11ème HarmoS. Pas dit qu'elles aient lieu — un gros problème pour le département de l'instruction publique (DIP), car ces examens permettent d'estimer le niveau des élèves, et donc, de planifier la rentrée suivante.
Un membre de la Famco souligne dans les colonnes du quotidien que saisir les résultats de ces examens est «typiquement une tâche administrative» que le PLR juge inutile. Avenir syndical soutient le débrayage et la manifestation des enseignants, et relève que le projet du PLR, parti de la magistrate chargée du DIP, «attaque la qualité de l’enseignement».
(avec ATS)