Un nouveau magasin à Fribourg?
Des stars du bio veulent offrir une alternative à la grande distribution

Des dizaines de producteurs de la région, dont le maraîcher Urs Gfeller, unissent leurs efforts pour ouvrir un magasin bio coopératif au centre-ville de Fribourg. Un projet inédit qui vise surtout à rapprocher les consommateurs du monde agricole. Récit.
Publié: 08.12.2021 à 15:18 heures
Urs Gfeller, maraîcher à Sédeilles, fait partie des cofondateurs de la coopérative Bio26.
Photo: Siggi Bucher
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Antoine HürlimannResponsable du pôle News et Enquêtes

C’est un projet un peu fou et révolutionnaire. Fermez les yeux et imaginez un grand magasin en pleine ville de Fribourg, un peu comme un marché couvert. Une échoppe avec uniquement des produits bio et locaux: des légumes, de la viande, de la charcuterie, du lait, des fromages, du pain, des farines, des pâtes, des confitures, du vin… Le tout issu des généreuses terres du canton et des contrées limitrophes. Exit, donc, le cardon genevois ou encore l’abricot valaisan, par exemple. Cette promesse ne vous fait-elle pas rêver?

À l’origine de cette utopie — qui ne devrait plus en être une d’ici à l’été 2022 —, sept stars du bio de la région. Parmi celles-ci, le maraîcher un peu philosophe Urs Gfeller, qui revêt la casquette du Vaudois de l’étape. Même si son exploitation de Sédeilles n’est littéralement qu’à un jet de pierre de la frontière valdo-fribourgeoise.

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Aujourd’hui, une trentaine de productrices et producteurs ont rejoint la jeune coopérative baptisée Bio26. «Nous devrions être une quarantaine au moment de l’inauguration du magasin, dévoile mercredi matin à Blick Urs Gfeller. Nous aimerions ouvrir cinq jours par semaine, probablement du mardi au samedi, et à des heures habituelles pour la branche. Par exemple de 8h30-9h à 18h30, avec une soirée un peu prolongée. Mais nous affinerons tout cela une fois que nous aurons acheté notre local.»

Les associés visent le quartier du Jura. Et que les aficionados du marché de la cité médiévale se rassurent: il n’est pas du tout prévu de l’affaiblir en faveur de la nouvelle enseigne. «Je continuerai d’y aller, assure le maraîcher qui poursuivra aussi son activité de vente directe à la ferme. Nous voulons simplement proposer une solide alternative à la grande distribution, ce que deux jours de marché et un assortiment limité ne permettent pas.»

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Il rebondit: «Les consommateurs qui souhaitent actuellement acheter du bio ont une fenêtre de tir restreinte, on me le remonte souvent. Ils doivent naviguer entre vie familiale et professionnelle pour réussir à aller faire leurs achats, ce qui n’est pas toujours faisable. En gros, avec notre solution, ça serait un peu comme venir acheter directement à la ferme mais au centre de Fribourg. Ou comme pouvoir venir au marché tous les jours.»

Se rapprocher du public

Toujours selon Urs Gfeller, son modus operandi est inédit dans la région, voire dans le pays. «En Suisse, il y a déjà eu quelques initiatives similaires à la différence que ce sont souvent des consommateurs qui se sont mis ensemble, affirme-t-il. En France, par contre, les coopératives de producteurs sont nombreuses et ont fait leurs preuves.»

Les associés comptent maintenant sur le soutien du public et... sur sa demande. «Nous voulons rapprocher les consommateurs de nos exploitations, pouvoir échanger sur nos difficultés mais aussi sur ce qui fonctionne bien et c’est pour cela qu’il y aura en permanence un ou une productrice au magasin», glisse-t-il.

Il marque une courte pause: «Les personnes intéressées à rejoindre l’aventure peuvent nous écrire à bio26fribourg@gmail.com. Il est notamment possible de s’impliquer à hauteur de 500 francs comme soutien, ce qui donne le droit d’exprimer un avis consultatif lors des assemblées générales de la coopérative.» Et si ce n'était pas ça, agir ensemble pour de vrai afin de garder un monde beau pour nos enfants et les générations qui les suivront?

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