A demi-mot seulement
La décision de la Jeunesse socialiste suisse de soutenir le boycott d'Israël ne plaît pas au PS

La Jeunesse socialiste suisse a décidé de soutenir le mouvement anti-israélien BDS. Des membres du PS comme Daniel Jositsch critiquent la décision des Jeunes socialistes. La direction du PS prend également ses distances – mais à demi-mot.
Publié: 20.10.2024 à 10:52 heures
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Dernière mise à jour: 22.10.2024 à 14:17 heures
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La Jeunesse socialiste suisse a récemment décidé de soutenir le mouvement BDS.
Photo: Keystone
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Robin Bäni

Les Jeunes socialistes ont pris une décision délicate qui suscite de vives critiques, même parmi la gauche. Contacté par Blick, le conseiller aux Etats socialiste Daniel Jositsch qualifie cette annonce de «révoltante» et «incompréhensible». «C'est effrayant», déclare à son tour la conseillère nationale du Parti socialiste (PS) Gabriela Suter.

Les deux politiciens font références à une résolution que la Jeunesse socialiste suisse (JSS) adoptée lors de son assemblée des délégués du 28 septembre. Elle s'y déclare favorable au mouvement BDS, une campagne internationale qui appelle entre autres au boycott des produits israéliens. La section bernoise de la JS a fait connaître sa décision de soutenir BDS jeudi par Instagram.

Un mouvement jugé extrémiste

«Les jeunes du PS se rangent derrière un mouvement qui polarise à la limite de l'antisémitisme», critique Daniel Jositsch. Plusieurs pays, dont l'Allemagne, l'Autriche et la République tchèque, considèrent BDS comme antisémite. Le service allemand de protection de la constitution traite le mouvement comme un cas suspect d'extrémisme. BDS exige la fin de l'occupation de «toutes les terres arabes», ce qui équivaut à la fin de l'existence d'Israël.

Comme la Jeunesse socialiste fait partie intégrante du PS et qu'elle siège dans la direction de ce dernier, des voix se sont élevées pour demander aux sociaux-démocrates de se distancier du mouvement BDS. Ce sont surtout des représentants des partis bourgeois, mais aussi des membres du PS comme Daniel Jositsch ou Gabriela Suter qui exigent une démarcation claire. «L'appel 'N'achetez pas de produits israéliens' rappelle fortement le slogan nazi 'N'achetez pas aux juifs'», a déclaré Gabriela Suter. «Celui qui ne voit pas cela est aveugle à l'histoire.»

Le PS prend ses distances

Ni le coprésident du PS Cédric Wermuth ni son homologue Mattea Meyer n'ont réagi à la demande de Blick. Au lieu de cela, c'est le service de presse qui a répondu. Celui-ci se distancie des Jeunes socialistes au nom du parti – mais à demi-mot: «La Jeunesse socialiste suisse est un parti séparé et prend des décisions indépendantes.»

De plus, le PS suisse ne fait pas partie du mouvement BDS et les socialistes rejettent par exemple «un boycott culturel et académique contre Israël». En revanche, le PS demande «des sanctions ciblées comme l'interdiction de la coopération militaire avec toutes les parties au conflit qui violent le droit international humanitaire».

Une question qui fâche au sein du PS

Daniel Jositsch estime que le PS se dérobe à une prise de position claire, ce qui n'est pas possible en tant que parti mère face à un tel faux pas. «J'attends une condamnation claire de la résolution de la JS.»

La position sur le conflit au Proche-Orient provoque depuis longtemps des tensions au sein du PS, qui compte une aile pro-israélienne et une aile propalestinienne. La prise de distance timide du PS montre à quel point le parti continue à lutter pour une position claire.

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