Jeudi, deux des mesures sanitaires emblématiques de l’époque du Covid vont tomber: la fin de l’obligation de travailler à domicile et de la quarantaine. Le Conseil fédéral a en outre présenté deux variantes pour la sortie complète de la pandémie. Dans la première, toutes les mesures seront supprimées dès la mi-février. La variante deux prévoit une suppression par étapes.
Les milieux économiques, qui faisaient pression sur le gouvernement depuis plusieurs semaines pour un allègement des mesures, ont réagi de manière diverse. L’association faîtière Economiesuisse, par exemple, salue les mesures d’assouplissement.
Du côté de l’Union patronale suisse, on se dit également satisfait. Son directeur Roland Müller a déclaré: «Cette ouverture correspond à la situation Covid actuelle. Elle est cohérente et juste. Nous saluons en outre le fait qu’un signal ait déjà été envoyé pour la prochaine étape.»
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Propres règles de télétravail pour les entreprises
L’Union patronale va consulter ses membres et, selon toute vraisemblance, se prononcer en faveur de la variante la plus rapide. Pour Roland Müller, il ne fait toutefois aucun doute que l’obligation d’isolement des personnes positives au Covid sera maintenue.
Les salariés qui souhaitent continuer à travailler à domicile le pourront-ils? «Au cours des derniers mois, employeurs et employés ont acquis de l’expérience à ce niveau, indique le directeur de l’organisation patronale. Il s’est avéré que l’on peut être productif même en home office. À partir de maintenant, les entreprises vont devoir édicter leurs propres règles en matière de télétravail.»
Trop rapide ou trop lent?
Si pour l’Union patronale, l’assouplissement doit s'accélérer, pour l’association des travailleurs Travail. suisse, le rythme est juste. «Nous sommes favorables à un assouplissement progressif. Et nous nous prononçons pour la deuxième variante d’ouverture, plus lente», déclare Adrian Wüthrich, président de Travail.Suisse.
Il souligne en outre que les concepts de protection sur le lieu de travail, adaptés aux nouvelles directives, doivent être respectés comme auparavant. «De nombreux travailleurs sont malades en ce moment et il faut éviter une nouvelle augmentation», déclare Adrian Wüthrich. «Ceux qui ne se sentent pas pleinement en bonne santé doivent impérativement continuer à rester à la maison.»
Le patron de l’USAM critique le maintien du certificat
L’Union suisse des arts et métiers voit les choses un peu différemment. Son directeur, Hans-Ulrich Bigler, n’est qu’à moitié satisfait des dernières décisions du Conseil fédéral. «Nous saluons bien sûr le fait que le Conseil fédéral se soit aligné sur nos revendications et qu’il ait supprimé la quarantaine et l’obligation de travailler à domicile», déclare-t-il.
Mais il y a un «mais». «Le maintien, même temporaire, de l’obligation du certificat Covid montre un manque de courage», assène-t-il. Selon lui, les dernières semaines auraient montré que le certificat n’apporte plus rien.
Hans-Ulrich Bigler espère que le Conseil fédéral supprimera toutes les autres mesures à la mi-février. Dans l’hôtellerie-restauration, tout comme dans les secteurs du fitness et de l’événementiel, de nombreuses entreprises continuent de souffrir fortement des restrictions.
«Et on oublie souvent tous les fournisseurs comme le commerce de boissons. Avec les restrictions, les entreprises n’ont plus aucune sécurité de planification», constate-t-il.
«Vivre avec le virus»
Hans-Ulrich Bigler doute que la Suisse se retrouvera à nouveau en difficulté en cas de levée complète des mesures. «Le taux d’occupation des lits d’hôpitaux est en baisse. Il n’y a plus aucune base pour des interventions étatistes massives sur les droits fondamentaux individuels.»
Faut-il maintenir les mesures dans l’éventualité où la situation s’aggrave à nouveau? Négatif pour le patron de l’USAM, pour qui il n’y a qu’une seule façon de sortir de la pandémie: «Nous devons apprendre à vivre avec le virus.»
(Adaptation par Alexandre Cudré)