Chômage partiel, réduction des coûts, aides en cas de difficultés: Globetrotter ne laisse actuellement aucun moyen de côté pour maintenir à flot son activité de voyages lointains. Le prestataire de vacances bernois est, comme bien d'autres voyagistes, profondément en crise. Chiffre d'affaires de Globetrotter l'année dernière: 68 millions de francs. Avant la pandémie, les comptes affichaient encore 243 millions de chiffre d'affaires annuel. Les restrictions d'entrée en Suisse, les règles de quarantaine et les problèmes à craindre lors du retour dans le pays, tout cela freine l'envie de voyager, explique le patron, André Lüthi, dans un entretien avec Blick.
«Les clients tardent à réserver leur voyage parce qu'ils ont peur de rester bloqués à l'étranger», avance celui qui, en tant que responsable politique de la Fédération suisse du voyage, a une vue d'ensemble de la branche. «Ou alors, ils annulent carrément leurs vacances. Je ressens beaucoup de frustration chez les voyageurs.» Les annulations auraient pris de l'ampleur ces quatre dernières semaines avec l'arrivée de la vague Omicron.
«L'obligation de tester entraîne dépenses et angoisse»
La solution pour sortir de la misère selon André Lüthi: «Supprimer l'obligation de test avant le voyage de retour!» Au vu du nombre élevé de cas en Suisse, «l'obligation de test n'a plus aucun sens. (...) Elle entraîne beaucoup de dépenses et d'angoisse pour les voyageurs.»
Ainsi, dans de nombreux pays, la probabilité d'être contaminé est plusieurs fois plus faible qu'en Suisse. «Mais la levée ne doit s'appliquer qu'aux personnes vaccinées et guéries», estime André Lüthi. Cette facilitation du voyage de retour fait également l'objet de discussions dans la Berne fédérale et dans les cantons. Ces derniers doivent prendre position d'ici la semaine prochaine.
Le Royaume-Uni a supprimé les tests de retour
«Le fait que le Conseil fédéral ait ordonné ce test il y a un mois est compréhensible. Mais nous sommes maintenant confrontés à une nouvelle situation de base», explique André Lüthi. Il cite l'exemple du Royaume-Uni, qui a supprimé l'obligation de test pour les voyageurs locaux de retour. Le patron de Globetrotter se dit donc confiant dans le fait que «le Conseil fédéral décidera avec clairvoyance et bon sens».
Quelle que soit la décision du Conseil fédéral, l'année en cours sera de toute façon extrêmement difficile pour les voyagistes. Globetrotter ne pourra réaliser en 2022 qu'environ la moitié de son chiffre d'affaires d'avant la pandémie, prévoit André Lüthi. Et cela, dans le meilleur des cas.
(Adaptation par Yvan Mulone)