A Zurich, bien plus de la moitié des nouvelles infections sont actuellement dues au variant Omicron. Selon Urs Karrer, vice-président de la Task Force Covid, «on peut partir du principe qu'Omicron est désormais dominant dans cette région», rapporte la «NZZ am Sonntag».
Une image similaire se dessine gentiment dans d'autres villes suisses. Près de 30% des cas genevois sont aujourd'hui attribués au variant sud-africain. Interrogée samedi par la «NZZ», la responsable de la Task Force Tanja Stadler a déclaré qu'Omicron deviendrait «ces jours-ci» le variant dominant dans tout le pays.
«On ne pourra pas arrêter Omicron, la contamination est inévitable», a confirmé au même journal Jürg Utzinger, directeur de l'Institut de santé publique suisse. La question est de savoir à quelle vitesse et à quel prix. L'Afrique du Sud a perdu de très nombreux patients à risque lors des vagues précédentes. C'est à ces contaminations qu'est attribué le faible taux d'hospitalisation de cette vague, explique le directeur de l'Institut de santé publique suisse: «Ceux qui ont survécu sont désormais à moitié protégés contre une évolution grave. A cela s'ajoutent les personnes vaccinées, soit environ un tiers des adultes.» Il s'agirait ainsi d'une évolution vers une phase endémique, c'est-à-dire une phase où le virus continue à circuler dans la population, mais en faisant moins de dégâts.
Christian Drosten explique qu'Omicron est «le premier virus post-pandémique»
Une transition de la phase pandémique à la phase endémique? C'est ce qu'entrevoit Christian Drosten, le «Dr Corona» allemand. «Je pars du principe qu'Omicron sera le variant du Sras-CoV-2 qui nous accompagnera dans la phase endémique», a déclaré le virologue à la «Sonntagszeitung». Omicron deviendra ainsi le premier virus post-pandémique en raison de son infectiosité, a-t-il ajouté.
Christian Drosten cite les exemples de l'Afrique du Sud, de l'Angleterre et de l'Écosse, qui semblent avoir une longueur d'avance sur la Suisse et l'Europe centrale. En Grande-Bretagne, le taux de vaccination est élevé. Comme de nombreuses personnes déjà infectées, la population dispose également d'une large protection immunité, poursuit le virologue. Selon les dernières études, l'affaiblissement de l'effet pathogène serait principalement dû à cette immunité croissante de la population. «L'Afrique du Sud et la Grande-Bretagne sont en tout cas sur la voie d'une situation endémique.»
Cette évaluation est également partagée par le virologue Wolfgang Preiser, chercheur à l'Université du Cap. L'Afrique du Sud «est protégée par une immunité de base considérable, provoquée par une forte contamination de la population lors des vagues précédentes», explique Preiser à la «NZZ am Sonntag».
Les infrastructures sont menacées
Mais «la situation sera encore une fois pénible», prévient Christian Drosten. «La dose de rappel est importante, mais il y a encore beaucoup trop de personnes de plus de 60 ans qui ne sont pas vaccinées et qui n'ont pas encore été infectées. Si nous laissons le virus circuler librement en ce moment, les soins intensifs risquent de déborder et nous pourrions faire beaucoup de morts.»
En Angleterre aussi, il pourrait y avoir des restrictions de contact importantes après Noël. «Beaucoup de gens seront malades en même temps.» Il est probable qu'Omicron ne soit pas aussi dangereux que le variant Delta, mais mais même en cas de courte fièvre, il faudra s'isoler. «Un grand nombre d'employés dans tous les secteurs de l'économie ne seront pas en état de travailler. Ce qui touchera aussi les infrastructures de service public comme la police et les pompiers.»
Mesure d'urgence 1G
Si la situation devenait incontrôlable, on pourrait envisager des restrictions où seules les personnes qui ont déjà reçu trois doses de vaccin auraient accès aux grandes manifestations ou aux restaurants. Il appellerait cette règle la «1G». Le variant Delta n'est pas le variant Omicron, souligne Christian Drosten. «Avec le variant Delta, les règles 2G et 3G peuvent suffire, mais c'est maintenant Omicron qui dicte les règles.»
Le monde germanophone a trouvé une astucieuse manière de parler des différents niveaux de protection sanitaire qui composent les mesures. Il s’agit de la règle des 3G, 2G ou 1G.
3G: geimpft, genesen, getestet; vacciné, guéri, testé.
Chaque statut permet de disposer du certificat Covid pour une durée limitée spécifique. Les personnes ne voulant pas du vaccin peuvent prouver par un test qu'ils sont négatifs au Covid. Il s’agit de l’application pratique la plus répandue, bien qu'elle tende à être remplacée par la 2G.
2G: geimpft, genesen; vacciné, guéri.
Prouver par un test que l’on est négatif au Covid ne suffit plus à se rendre librement en intérieur, dans les restaurants ou commerces: il faut être guéri ou vacciné. Après l'Allemagne et l'Autriche, cette application s'est récemment généralisée dans de nombreux commerces en Suisse, sur indication du Conseil fédéral.
2G+: vacciné, guéri + testé.
Les personnes doivent être guéries ou vaccinées et prouver par un test qu'elles sont négatives au coronavirus.
1G: geimpft; vacciné.
Cette application n’a lieu quasiment nulle part. Pour être considérées comme vaccinées, les personnes qui n’ont pas attrapé le Covid doivent recevoir deux injections et les personnes déjà guéries une seule. L'Autriche a prévu la vaccination obligatoire dès février prochain. Le Costa Rica a imposé cette mesure pour ses hôtels et ses restaurants.
Le monde germanophone a trouvé une astucieuse manière de parler des différents niveaux de protection sanitaire qui composent les mesures. Il s’agit de la règle des 3G, 2G ou 1G.
3G: geimpft, genesen, getestet; vacciné, guéri, testé.
Chaque statut permet de disposer du certificat Covid pour une durée limitée spécifique. Les personnes ne voulant pas du vaccin peuvent prouver par un test qu'ils sont négatifs au Covid. Il s’agit de l’application pratique la plus répandue, bien qu'elle tende à être remplacée par la 2G.
2G: geimpft, genesen; vacciné, guéri.
Prouver par un test que l’on est négatif au Covid ne suffit plus à se rendre librement en intérieur, dans les restaurants ou commerces: il faut être guéri ou vacciné. Après l'Allemagne et l'Autriche, cette application s'est récemment généralisée dans de nombreux commerces en Suisse, sur indication du Conseil fédéral.
2G+: vacciné, guéri + testé.
Les personnes doivent être guéries ou vaccinées et prouver par un test qu'elles sont négatives au coronavirus.
1G: geimpft; vacciné.
Cette application n’a lieu quasiment nulle part. Pour être considérées comme vaccinées, les personnes qui n’ont pas attrapé le Covid doivent recevoir deux injections et les personnes déjà guéries une seule. L'Autriche a prévu la vaccination obligatoire dès février prochain. Le Costa Rica a imposé cette mesure pour ses hôtels et ses restaurants.
Selon lui, la situation aurait pu être stabilisée pendant l'été. Au moyen de boosters, il aurait été possible de maîtriser l'incidence et de protéger les nombreuses personnes non vaccinées. Mais de nombreux pays ont abordé l'hiver avec un déficit considérable en matière de vaccination.
Le virologue allemand s'attend à ce que le pire soit derrière nous l'été prochain. Il y aura probablement encore deux vagues avant que la situation ne devienne endémique: la vague actuelle jusqu'à Pâques et une nouvelle épidémie en automne. Entre les deux, il y aura un «été détendu», pendant lequel on pourra «booster» avec des vaccins adaptés. «Ensuite, ce sera peut-être fini. La phase endémique est certainement atteinte.»
(Adaptation par Lauriane Pipoz)