Un ancien officier de carrière de l'armée suisse se défend avec force. Sur son profil Instagram, Mathias Tüscher qualifie le chef de l'armée Thomas Süssli et la ministre de la Défense Viola Amherd de «couple funeste» et parle, à leur propos et à celui d'autres personnes non nommées, de «coquins et de pleutres» qui ne font pas leur travail.
Mathias Tüscher était divisionnaire jusqu'en juin dernier, il commandait en dernier lieu la division territoriale 1. Mais ce cadre supérieur a quitté l'armée sur un coup de tête – à sa demande, comme l'a souligné le chef de l'armée Thomas Süssli. Mais il n'a pas tout dit.
Jugé dangereux lors d'un contrôle de routine
Le SonntagsBlick a rendu public peu après que Mathias Tüscher a échoué lors du contrôle de sécurité personnelle, qui est effectué tous les cinq ans dans le cadre de la routine. L'armée lui a reproché son «manque d'intégrité» ainsi que sa «vulnérabilité au chantage». L'officier était considéré comme un risque pour la sécurité.
Mathias Tüscher n'a toujours pas digéré la décision de l'armée. Interrogé, le Romand déclare: «Mes 35 ans de loyaux services rendus à ma patrie ont été souillés.» Mathias Tüscher affirme avoir révélé lui-même les faits qui lui sont reprochés de manière transparente à la Chancellerie fédérale et au DDPS il y a douze ans. «Les deux premières fois, les faits n'ont pas été jugés pertinents lors du contrôle de sécurité. Mais la troisième fois, ils ont soudainement jugé que j'étais devenu dangereux.»
Doublement puni
On ne sait pas exactement les raisons exactes qui expliquent comment Mathias Tüscher est devenu un risque pour la sécurité de l'armée. Ces informations restent confidentielles. Le DDPS fait savoir qu'il ne donne en principe aucune information sur les raisons des licenciements, et Mathias Tüscher ne veut rien dire non plus à ce sujet.
Il conteste en revanche avec véhémence le fait qu'il ait quitté l'armée de son propre chef. «On m'a donné le choix: soit je partais de mon plein gré, et l'histoire du contrôle de sécurité restait secrète, soit j'étais viré, avec une communication publique.» Il a donc opté pour la première solution, explique Mathias Tüscher. Comme l'information sur le «risque de sécurité» a finalement fuité dans les médias, il a eu le «privilège d'être doublement puni».
Interrogé à ce sujet, le Département de la défense «rejette formellement» les accusations de Mathias Tüscher et maintient que le divisionnaire a quitté l'armée de son plein gré. L'ex-officier de carrière travaille désormais à son compte. Récemment, il a été engagé comme conseiller pour un projet de réforme au sein de la police de Lausanne.