Le média «Femina» a pu reprendre le contrôle de sa page Instagram le 28 décembre 2023, soit le surlendemain du piratage.
Elle semble s’appeler Sarah*, et être une mère de famille étasunienne. Supposément originaire de Miami, elle a l’air d’être une grande adepte des réseaux sociaux (et de la chirurgie esthétique). D’après nos recherches, du moins. Problème: Sarah et les photos de sa famille ont bouffé le compte Instagram… du média romand «Femina», le soir du mardi 26 décembre.
Aux alentours de 20h, Blick a constaté que tous les contenus produits par le magazine féminin avaient disparu de sa page Insta. En description du profil, à la place de l’usuelle présentation du titre, le blaze de Sarah, «ogjewcy», et un lien vers son (a priori vrai) compte Tiktok.
Nouvelle surprise mercredi matin
Sous les images, qui n’ont plus rien à voir avec du contenu journalistique, aucune description. Juste quelques commentaires, qui dénoncent un «compte volé». Nous avons contacté Sarah via son «vrai» compte Instagram, que nous avons pu retrouver grâce aux images et au pseudonyme de la femme — indiqué sur le compte hacké. À l’heure où ces lignes sont écrites, elle n’a pas répondu à nos sollicitations.
Mercredi matin, vers 8h, nouveau rebondissement. Les images de Sarah ont disparu du compte Instagram de «Femina». À la place: une page vide de contenu. Avec seulement une nouvelle photo de profil, qui montre une femme blonde avec une robe blanche et une couronne de fleurs sur la tête. La description du compte a elle aussi été modifiée.
Mystérieux message
En dessous, il y a un lien. Ce dernier renvoie vers un site d’achat de vêtements en ligne pour hommes, en allemand. Mercredi matin, le compte Instagram de «Femina», qui comptait plus de 29’000 abonnés la veille encore, en dénombrait quelques centaines de moins.
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La rédaction en chef réagit
Contactée mercredi matin, la rédactrice en chef de «Femina», Géraldine Savary, est sidérée: «Nous avons contacté Instagram. Notre responsable du web et l’équipe IT de TX Group (ndlr: à qui appartient le magazine) sont en train de gérer la situation. Nous avons mis un poste sur Instagram et Facebook pour signaler que nous avons été hackés…»
L’ancienne conseillère aux États vaudoise ajoute: «Nous espérons que la situation sera bientôt résolue.» Le média va-t-il déposer une plainte pénale? «Nous allons évaluer la situation de concert avec TX Group. Mais ce n’est pas du tout impossible que nous le fassions: c’est assez violent, ce genre d’incidents. Nous allons réagir de manière claire.»
Ironie de l’histoire, le mari de Géraldine Savary, Grégoire Junod, connaît aussi des problèmes avec le même réseau social, propriété du groupe Meta. Un faux profil — à son nom — empêche le syndic socialiste de Lausanne de créer le sien, malgré de nombreuses tentatives.
*L’identité de Sarah n’a pu être vérifiée que par le biais des réseaux sociaux. Nous ne savons pas s’il s’agit de la véritable identité de la femme en photo.