«Je le considère comme un complice»
Un des hommes s'exprime sur l'affaire de la femme battue à Schaffhouse

Une vidéo de surveillance publiée par la SRF a choqué la Suisse. On y voit plusieurs hommes frapper violemment une femme dans un appartement de Schaffhouse. Pour la première fois, l'un des hommes présents s'exprime sur l'affaire.
Publié: 30.05.2024 à 16:58 heures
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Dernière mise à jour: 30.05.2024 à 17:39 heures
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La vidéo de surveillance montre un des hommes frappé violemment Fabienne W.* dans le salon.
Photo: Screenshot/SRF Rundschau
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Georg Nopper

La nuit du 28 décembre 2021, la vie de Fabienne W.* a basculé. Ce soir-là, sa soirée a pris une tournure dramatique. La Suissesse a été rouée de coup dans un appartement par trois hommes qui voulaient la faire taire après un viol présumé. Plus de deux ans plus tard, des images des caméras de surveillance de l'appartement ont été rendues publiques. Les images sont choquantes. La victime aurait été attirée dans l'appartement de l'avocat de l'homme qui l'aurait violée. Elle y a été battue à des fins d'intimidation, selon ses déclarations dans l'émission «Rundschau» de la SRF.

Pour la première fois, l'un des hommes présents ce soir-là a pris la parole dans les «Schaffhauser Nachrichten». Thomas* n'aurait pas participé aux actes de violence que l'on voit sur les images de surveillance montrées par la SRF, assure-t-il. Il aurait assisté impuissant à la scène.

Il se serait endormi dans une autre pièce

La nuit des faits, Thomas aurait passé les deux premières heures seul avec Fabienne dans l'appartement de l'avocat en question. Selon ses propres dires, il aurait même cuisiné pour elle. L'avocat et d'autres invités les auraient ensuite rejoints, selon les dires de l'homme.

Le récit de Thomas est très différent de celui de Fabienne. L'homme affirme que l'avocat n'a pas attiré Fabienne chez lui pour l'empêcher de porter plainte suite à son viol. La violence n'aurait pas non plus été exercée en premier lieu par ses amis.

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«Au début, j'ai cru que je faisais un mauvais rêve»
Thomas*
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Thomas explique qu'il n'aurait pas assisté lui-même au début de l'escalade de violence. Il aurait bu beaucoup d'alcool et se serait endormi dans une autre pièce. Après minuit, il aurait finalement été réveillé par des cris. «Au début, j'ai cru que je faisais un mauvais rêve.» Les trois autres hommes impliqués lui auraient ensuite rapporté que Fabienne avait cassé un verre de vin sur la tête de l'une d'eux.

Elle aurait consommé de la cocaïne

Selon le témoignage de Thomas, Fabienne se serait soudainement comportée de manière totalement atypique, probablement parce qu'elle aurait auparavant consommé de la cocaïne. «Elle s'est comportée comme si elle était en état d'ivresse, tout le monde aurait aimé qu'elle s'en aille.» Au lieu de cela, la Suissesse s'en serait pris à plusieurs reprises aux hommes présents, les aurait frappés et aurait causé de nombreux dégâts dans la maison. Thomas lui-même aurait été frappé par Fabienne.

L'intéressé affirme que Fabienne a été emmenée plusieurs fois hors de l'appartement, mais qu'elle y est toujours revenue. Selon le rapport, cette déclaration contredit le rapport de police. Ce dernier écrit que la femme aurait voulu quitter l'appartement à plusieurs reprises, mais qu'elle en aurait été empêchée par les hommes présents.

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«Je ne les ai pas attaqués, mais je me suis défendue»
Fabienne W.*
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«Je le considère comme un complice»

Fabienne maintient que ce sont les hommes qui se sont montrés violents envers elle, rapporte la «Schaffhauser Nachrichten»: «Je ne les ai pas attaqués, mais je me suis défendue.» Thomas l'aurait en outre poussée à consommer de la cocaïne. Lorsqu'elle a été étranglée par l'un des hommes, Thomas lui aurait tenu la main et failli de lui cassé le poignet. «Je le considère comme un complice», affirme la victime.

Thomas aurait finalement quitté l'appartement de l'avocat avec Fabienne avant d'appeler les secours. La police est intervenue à la suite de cet appel. Aujourd'hui, la Suissesse se sent négligée par les autorités de poursuite pénale. Selon elle, le ministère public aurait voulu interrompre la procédure à deux reprises dans le cadre des accusations de viol. La quadragénaire demande que la procédure soit rapidement menée à son terme et que les auteurs soient punis.

Entre-temps, le Conseil d'État schaffhousois a annoncé une enquête externe suite aux accusations portées contre les autorités de poursuite pénale. Elle doit désormais examiner la procédure de la police schaffhousoise dans cette affaire.

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