«Nous avons besoin de plus d'énergie!», répète le conseiller fédéral Albert Rösti depuis plusieurs semaines. Et il compte bien faire appel aux énergies renouvelables. Plus de courant solaire, plus d'énergie éolienne et plus de puissance hydraulique. Mais le peuple aura le dernier mot: il décidera en juin s'il accepte ou non la loi sur l'énergie.
Mais l'Union démocratique du centre (UDC) ne se positionne pas sur le sujet. L'émission «Arena» diffusée vendredi soir sur la SRF a une fois de plus montré les dissensions internes. La vice-présidente de l'UDC Magdalena Martullo-Blocher n'a cessé d'attaquer son collègue de parti.
«La Suisse a besoin en urgence de plus d'électricité. Actuellement, il y a un risque de pénurie potentielle», a martelé de le chef du Département de l'énergie. Un argument auquel Magdalena Martullo-Blocher s'est montrée insensible: «Avec ce projet, l'approvisionnement en électricité n'est pas assuré du tout». Pour la conseillère nationale, c'est l'hiver que l'énergie éolienne et solaire est difficile à produire, notamment lorsque les cellules photovoltaïques sont recouvertes de neige.
Quel prix pour le consommateur d'électricité?
La vice-présidente de l'UDC se fait également du souci pour les finances des Suisses. Si le réseau énergétique est développé, ce sont les consommateurs d'électricité qui en supporteront finalement les coûts. «Je ne pense pas que le prix de l'électricité restera le même», affirme-t-elle.
Mais Albert Rösti se veut rassurant: «Le prix de l'électricité s'orientera comme jusqu'à présent sur le marché international.» La réponse de l'élue des Grisons ne se fait guère attendre: «Vous n'y croyez pas vous-même, bien sûr que le prix va augmenter.»
Autre crainte évoquée par Magdalena Martullo-Blocher, celle d'un mise à mal des paysages suisses. La conseillère nationale pense en effet que la loi entraînera la construction de 9000 nouvelles éoliennes. Que nenni, répond Rösti: «Je ne suis pas d'accord!» Le Conseil fédéral évoque un nombre de 200. Un chiffre fiable? «On minimise un peu les choses – seulement quelques éoliennes», rétorque Martullo-Blocher, sceptique.
Rösti lève l'index
La vice-présidente de l'UDC affirme en outre que la Confédération a déjà demandé aux cantons d'analyser combien d'éoliennes ils pourraient construire et où ils pourraient les implanter. «Non, désolé, ce n'est pas vrai», s'exclame Albert Rösti. Il agite l'index. «Pardon, chère collègue», répond-il poliment, avant d'expliquer que le mandat porte sur les lieux, mais pas sur le nombre d'éoliennes.
Sur le principe, l'UDC est déjà favorable au développement de l'approvisionnement en énergie, estime Magdalena Martullo-Blocher. Mais il faudrait selon elle se concentrer davantage sur l'énergie hydraulique. Au moins, l'UDC est d'accord sur un point: nous avons besoin de plus d'électricité.
Selon les sondages actuels, la loi sur l'énergie semble plutôt en bonne voie. La loi sur l'électricité sera soumise au vote le 9 juin. Grâce à elle, davantage d'énergies renouvelables – hydraulique, solaire et éolienne – devraient être développées.