Un couple néerlandais débouté deux fois
Ils vivent en Suisse depuis 20 ans, mais manquent d’amis pour être naturalisés

Un couple de Néerlandais vivant en Suisse depuis 20 ans se bat pour obtenir la naturalisation à Unteriberg (SZ). Malgré un casier vierge et le respect de toutes les règles, la commission de naturalisation a refusé leur demande. Le couple affirme être pleinement intégré.
Publié: 16:40 heures
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Ronny van Unen et Saskia Scheltes se battent pour obtenir la naturalisation. Mais leur demande se heurte à un refus.
Photo: Andreas Seeholzer/Bote der Urschweiz
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Sandra Marschner

Ronny van Unen, 72 ans, et Saskia Scheltes, 66 ans, originaires des Pays-Bas, vivent depuis vingt ans en Suisse – dont quinze à Unteriberg, dans le canton de Schwytz.

Le couple raconte sa déception dans le «Boten der Urschweiz». Dossier irréprochable, maîtrise de l’allemand, aucun antécédent judiciaire… Tout cela n'a pas été suffisant aux yeux de la commission de naturalisation qui a rejeté la demande.

Le couple n'est pas assez intégré

Le président de la commune, Ruedi Keller, également membre de la commission, explique: «Nous avons eu l’impression que le couple ne s’identifiait pas réellement à la Suisse. Ils ne nous ont pas convaincus.» Le couple aurait trop peu d'amis et de connaissances à Unteriberg, n'aurait pas assez participé à la vie sociale et ne serait pas assez informé des thèmes politiques actuels dans la commune.

Le couple voit les choses différemment. Lors de l’entretien avec la commission, ils n’auraient mal répondu qu’à deux des douze questions – notamment celle concernant leur représentant au Parlement cantonal. Refusant d’en rester là, ils ont décidé de défendre leur cause lors de l’assemblée communale du 24 avril.

Le couple restaure des montres suisses

Dans une lettre adressée à l’assemblée, le couple raconte qu'en tant que membre du Club alpin suisse (CAS), Ronny van Unen participe à des randonnées locales et connaît donc bien les montagnes suisses. En tant que pilote passionné, il aime également découvrir la Suisse d'en haut. Pilote passionné, il explore aussi la Suisse depuis les airs, via un aéroclub suisse. Depuis sa retraite, sa femme et lui sont membres de plusieurs associations horlogères spécialisées dans la restauration de montres suisses, qu'ils exposent sur différents marchés.

Mais cela n’a pas suffi à convaincre les habitants : leur demande de naturalisation a été rejetée une nouvelle fois. Le couple envisage désormais de porter l’affaire devant le tribunal administratif du canton. Il arrive régulièrement qu'une demande de naturalisation soit rejetée. Le passeport suisse est très convoité. Les demandes sont donc examinées dans les moindres détails.

Se brouiller avec les voisins

D’autres cas ont fait parler d’eux: en avril 2024, un Français a voulu se faire naturaliser après plus de dix ans passés dans la commune de Clos du Doubs (JU). Mais lors de l'assemblée communale, des riverains s'y sont opposés. Ils ont dit qu'on ne voyait que rarement l'homme et qu'il tondait la pelouse ou travaillait les jours fériés. Il n'était donc pas suffisamment intégré, selon le jugement.

En 2016, le Kosovar Hamdi Halili n'a pas eu plus de succès dans la commune de Bubendorf (BL). Les citoyens de la localité ont été dérangés par le fait que l'homme se promenait dans le village en pantalon de survetement. Lors d'une assemblée communale, la demande de naturalisation a été rejetée. Bien que le tribunal cantonal ait demandé un nouveau jugement, le conseil des citoyens a de nouveau refusé en 2019.

Vitres givrées et mauvais lieu d'achat

Un pare-brise verglacé a été fatal à un homme originaire du Cap-Vert lors de sa demande de naturalisation en 2020. Un matin d'hiver, dans le canton de Fribourg, l'homme a dégivré son pare-brise. Mais pas assez minutieusement pour les policiers qui l'ont arrêté peu après. Comme la demande de naturalisation a eu lieu pendant la période probatoire suivant ce délit routier, aucun passeport suisse n'a été délivré.

La Turque Funda Yilmaz, qui remplissait formellement tous les critères, n'a pas non plus été naturalisée en 2017. Dans la commune de Buchs (AG), l'entretien avec la commission de naturalisation lui a été fatal. On lui a reproché de faire ses courses chez Aldi et Migros au lieu d’acheter chez les commerçants locaux, ce qui a été interprété comme un signe de mauvaise intégration.

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