Le canton de Fribourg a été dans le top 5 de ceux ayant connu la plus forte hausse de leur population résidante en 2023, avec +2,1%, selon les chiffres publiés jeudi par le Service cantonal de la statistique (Sstat). C'est 0,5 point de pourcentage de plus que la moyenne suisse. Dans le même temps, la part des germanophones continue de chuter.
Dans le détail, cette évolution est due une nouvelle fois à la forte croissance de la population francophone, en Gruyère et à Bulle en particulier. Ce district compte aujourd'hui 61'437 habitants, dont 26'747 pour la seule ville de Bulle. En quinze ans, cette cité a vu sa population enfler de 47%, près du double de la moyenne cantonale. L'implantation de Rolex et de ses 2000 employés va encore alimenter cette tendance.
D'ici 2035, la Gruyère devrait compter 70'000 résidants, selon les projections, a précisé à Keystone-ATS Martial Clément, responsable du domaine de la population au Service cantonal de la statistique.
De nombreux habitants ne trouvant plus à se loger sur l'Arc lémanique émigrent dans le canton, en particulier à Bulle et en Gruyère, où l'offre de logements et les zones à bâtir sont importantes, explique-t-il.
A cela s'ajoute l'immigration (+1996 détenteurs de permis S sur le canton en 2023, presque tous Ukrainiens). Avec 7025 habitants de plus en 2023 pour un total de 341'490, le canton a battu son record de croissance.
Les germanophones stagnent
Dans le même temps, Fribourg est toujours plus francophone. Fin 2022, la population germanophone stagnait à 69'000 habitants, soit seulement 3000 de plus qu'en 2010. Parallèlement, le nombre de francophones a bondi de plus de 20%, passant de 153'000 à 189'000. Symbole de cette évolution, le district germanophone de la Singine n'a crû que de 0,9% en 2023.
A «l'émigration» des résidants francophones venus de l'Arc lémanique s'ajoute le fait que l'immigration, en particulier portugaise, a tendu ces dernières années à renforcer la proportion des résidants se déclarant de langue française, précise Martial Clément.
