Tout faire pour éviter le sujet Credit Suisse
Voici le but caché du lobby financier face à l'approche des élections fédérales

L'UBS et le lobby financier ne veulent pas décider de l'avenir des activités helvétiques de Credit Suisse avant la fin des vacances d'été. La raison officieuse: éviter que les «banques» deviennent le grand thème de la campagne électorale.
Publié: 15.05.2023 à 18:59 heures
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Dernière mise à jour: 15.05.2023 à 19:01 heures
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Sergio Ermotti ne veut pas décider de l'avenir de Credit Suisse avant la fin de l'été. Un calcul électoraliste se cache-t-il derrière cette décision?
Photo: keystone-sda.ch
Beat Schmid

L'UBS ne veut pas décider de l'avenir des activités suisses de Credit Suisse avant la fin des vacances d'été. La raison officielle: la banque a besoin de temps pour faire une analyse propre. Mais cela pourrait aussi cacher un calcul électoraliste. C'est du moins ce qu'affirment plusieurs sources de la place financière, et c'est aussi ce que l'on entend dans l'entourage de Sergio Ermotti, le directeur général de l'établissement financier.

La raison? Elle semble claire: la décision a une grande portée politique. Si le scénario radical d'une intégration totale avec la suppression de milliers d'emplois se concrétise, un tollé s'élèvera dans le pays. Les «banques» deviendraient le grand thème de la campagne électorale. Et le lobby financier veut éviter cela à tout prix.

Interdiction des bonus et autres

Les politiques de gauche à droite exigeraient une réglementation plus sévère. Les demandes d'interdiction des bonus, d'indemnisation de la garantie de l'État et d'exigences plus élevées en matière de fonds propres pleuvraient sur la «banque monstre». Les élections au Conseil national sont prévues pour le 22 octobre.

Lorsqu'il s'agit de nouvelles réglementations, la place financière fait bloc. Personne ne veut une interdiction des bonus ou des exigences plus élevées en matière de fonds propres. C'est pourquoi il existe un accord secret entre les représentants de la place financière pour soulever le moins de poussière possible avant les élections et laisser l'UBS en paix, explique un banquier. Ceci, personne ne l'avouerait officiellement.

Mais le banquier et politicien Thomas Matter se laisse tout de même citer ainsi: «Si certaines banques se sont jusqu'à présent retenues de faire des déclarations sur leur volonté de se développer dans le secteur de la clientèle d'entreprise, c'est aussi parce que la place financière n'a aucun intérêt à rendre encore plus difficile la fusion de Credit Suisse et de l'UBS.»

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