TikTok ouvre sa propre boutique
Temu et Co «volent» chaque année trois milliards de francs au commerce suisse

Les sites chinois à bas prix comme Temu et Shein menacent le commerce en ligne suisse. Le chef de l'association commerciale Bernhard Egger chiffre la perte de chiffre d'affaires des boutiques nationales à 3 milliards par an. Et bientôt, TikTok s'en mêlera aussi.
Publié: 09.11.2024 à 15:50 heures
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Plus d'un demi-million de paquets arrivent chaque jour à l'aéroport de Zurich - la plupart avec des boutiques chinoises à bas prix comme Temu comme expéditeur.
Photo: IMAGO/NurPhoto
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SDA et Michael Hotz

La grande concurrence des boutiques à bas prix de l'étranger se rapproche du commerce en ligne suisse. Les boutiques locales perdent de plus en plus de chiffre d'affaires, harcelées par des fournisseurs comme Temu et Shein et leurs produits bon marché. Le commerce suisse vient de donner des chiffres sur le montant que les commerçants étrangers lui ont «volé»: Bernhard Egger, directeur de l'Union suisse du commerce, estime la perte de chiffre d'affaires à un milliard de francs.

«Si l'on tient compte du fait que la contre-valeur serait souvent plus élevée, jusqu'à 3 milliards de francs manquent ainsi au commerce suisse», a-t-il déclaré jeudi au Retail Forum de l'aéroport de Zurich. Ce n'est que récemment que son association a refusé l'adhésion de Temu. Il considère la concurrence à bas prix, surtout celle de la Chine, comme un véritable danger pour les commerçants suisses.

«TikTok sera le nouvel Amazon»

Cela est également lié à l'émergence du commerce social, c'est-à-dire la vente de marchandises via les réseaux sociaux. Celui-ci est devenu un pilier important du commerce en ligne suisse. Bernhard Egger attribue actuellement 10 à 15% au commerce social – avec une forte tendance à la hausse. «Nous partons du principe que cela va augmenter à environ un quart», explique le chef de l'association du commerce.

Instagram est actuellement le grand acteur du commerce sur les réseaux du point de vue suisse. En cliquant sur un produit sur la plateforme, on voit immédiatement combien il coûte et quelles sont les tailles disponibles. Pour conclure un achat, il faut toutefois se rendre sur le site web de la boutique. Du moins jusqu'à présent: aux États-Unis, Meta a déjà introduit les «achats in-app» pour Instagram. Cela signifie que les utilisateurs n'ont même plus besoin de quitter l'application et peuvent acheter directement les produits de leurs boutiques ou influenceurs préférés en quelques clics.

Mais derrière Instagram, un géant chinois se profile déjà: TikTok. La plateforme chinoise de vidéos courtes a complété son application par sa propre boutique, notamment aux États-Unis et en Grande-Bretagne. TikTok propose pour cela l'ensemble du traitement pour les commerçants en ligne, de la commande à la logistique en passant par le paiement. Cette fonction devrait bientôt être disponible dans d'autres pays européens, y compris en Suisse. «Tiktok sera le nouvel Amazon», pronostique Bernhard Egger.

Un demi-million de paquets... par jour

Ce chiffre montre à quel point Temu, Shein et autres sont appréciés dans notre pays: selon une enquête de Blick, jusqu'à 500'000 petits et très petits envois arriveraient chaque jour à l'aéroport de Zurich, rien qu'en provenance d'Asie. La majeure partie de ces marchandises provient des boutiques chinoises à bas prix.

Le succès de la concurrence chinoise a depuis longtemps effrayé les commerçants locaux. En ligne de mire: Temu. Des représentants du géant de la vente en ligne ont dû se rendre à Berne en septembre pour rencontrer le Secrétariat d'État à l'économie (Seco). Ces derniers mois, de nombreuses associations ont porté plainte contre Temu. Parmi elles, l'association professionnelle Swiss Retail Federation.

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