Le bras de fer dans le litige opposant Temu à la Suisse pourrait-il s'intensifier? Le Secrétariat d'État à l'économie (Seco) a récemment convoqué des représentants du géant chinois de la vente en ligne.
Début septembre, ces derniers, basés en Irlande, ont dû se rendre en Suisse pour rencontrer les autorités, comme l'a confirmé une porte-parole du Seco à CH Media. C'est une première: jamais jusqu'à présent, des représentants d'une entreprise étrangère n'avaient été convoqués par les autorités suisses.
La controverse autour des produits à bas prix en provenance de Chine, vendus via Temu, dure depuis un certain temps. Les commerçants suisses dénoncent des pratiques commerciales douteuses, telles que de fausses promotions, des offres en dessous du prix de revient, ou encore des messages trompeurs comme «il ne reste plus que 5 pièces!». Ces pratiques, sur la plateforme de plus en plus populaire en Suisse, ont incité plusieurs associations à porter plainte. Parmi elles, l'association professionnelle Swiss Retail Federation.
Pas de filiale officielle en Suisse
Le Seco examine à présent si Temu enfreint effectivement le droit en vigueur. On attend actuellement un retour d'information des représentants, qui doivent demander des instructions à leur hiérarchie en Chine, explique la porte-parole dans le rapport. En attendant, les fonctionnaires ont examiné de près l'offre de Temu et ont préservé des preuves.
La Confédération se heurte à des obstacles juridiques pour entreprendre des actions contre Temu. Le géant chinois du commerce en ligne ne disposant pas de filiale officielle en Suisse, il demeure incertain où une plainte civile ou pénale pourrait être déposée. Toutefois, l'envoi d'une délégation par Temu à Berne témoigne de l'importance que le groupe accorde aux accusations portées à son encontre, indiquant que celles-ci ne le laissent pas indifférent.
Entre-temps, le monde politique a également pris conscience du problème, comme le rapporte CH Media. Le Conseil fédéral voit toutefois des obstacles à l'applicabilité des obligations pour les commerçants en ligne étrangers et veut examiner le sujet de manière approfondie. Il reste à voir si la convocation des représentants de Temu par le Seco n'était que le début d'autres démarches. Il est toutefois fort possible que Temu doive à nouveau se présenter dans la Berne fédérale.
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