Le PLR devance toujours Le Centre en pourcentage d'électeurs. Et le PLR aura probablement encore deux conseillers fédéraux à la fin de l'année. Voilà pour les bonnes nouvelles. Mais les mauvaises sont plus nombreuses: avec 39 mandats, le PLR a moins de conseillers au National ainsi qu'aux États que Le Centre, qui en compte 44.
Sans compter le retrait de plusieurs candidats PLR au second tour des élections au Conseil des États, qui n'a pas conduit au succès escompté. Et, au sein même du PLR, le fait que le parti libéral se soit jeté dans les bras de l'UDC conservatrice, faisant ainsi fuir des électeurs potentiels en les poussant dans les bras du Centre et des Vert'libéraux. Le président du parti Thierry Burkart répond aux critiques. Interview.
Monsieur Burkart, les élections ne se sont pas bien passées pour le PLR. Ce serait surtout à cause des élections au Conseil des États que les critiques fusent.
Notre résultat lors des élections au Conseil des États n'a pas été dramatique, mais il est bien sûr décevant. C'est ainsi. C'est particulièrement l'éviction du neuchâtelois Philippe Bauer qui a été une surprise. Je suis très désolé pour lui et pour nous.
Des candidats libéraux-radicaux se sont retirés en faveur de l'UDC au second tour de l'élection au Conseil des États. En guise de remerciement, l'UDC vous reproche désormais de n'avoir pas été assez fiable.
Seuls ceux qui se présentent peuvent gagner une élection! Nous nous sommes sans doute retirés trop tôt en faveur de l'UDC. Si nous avions annoncé avec assurance, le soir même du premier tour dans l'un ou l'autre canton, que nous irions assurément au second tour, les choses auraient peut-être été différentes. Je respecte les décisions des partis cantonaux respectifs, mais c'est l'une des leçons à tirer: il faut réfléchir à deux fois avant de se présenter. Pour les prochaines élections, l'UDC nous encourage justement à nous présenter nous-mêmes.
Mais des critiques émanent également dans vos propres rangs, selon lesquelles le PLR se serait trop jeté dans les bras de l'UDC. Est-ce vrai?
Je ne pense pas que nous nous soyons trop alignés sur l'UDC. En 2023, les thèmes sur lesquels nous avons des points communs avec l'UDC ont eu le vent en poupe, mais en 2024, par exemple, nos différences seront à nouveau plus évidentes en ce qui concerne l'Europe.
Quels autres enseignements tirez-vous des résultats du PLR?
Dans les premiers jours de la session d'hiver, je déposerai une motion pour la suppression des apparentements de listes. Sans cette alliance, la volonté des électeurs aura plus de poids. Il n'est pas possible que quelqu'un vote pour les Vert'libéraux et aide ainsi un candidat du PS à entrer au Parlement.
La motion a-t-elle des chances?
Il est difficile de juger si ma demande est susceptible de réunir une majorité, mais ce n'est pas parce que le succès semble incertain qu'il ne faut pas s'attaquer à une anomalie.
Et sur le fond? Est-ce que tout s'est déroulé de manière optimale au PLR?
Nous analysons quelles erreurs nous avons pu commettre. Le PLR a mis en place un groupe de travail à cet effet. Sans vouloir anticiper les résultats du groupe, je pense que beaucoup d'autres partis montrent plus clairement aux électeurs pourquoi ils devraient voter pour eux. Non... tous les partis sont nettement meilleurs que nous sur ce point.
Y a-t-il d'autres domaines dans lesquels la concurrence a une longueur d'avance?
Les élus des autres partis se retirent plus tôt, et pas seulement à la fin de la législature. De mon point de vue, ce n'est certes pas l'idéal, car les parlementaires sont élus pour quatre ans. Mais si les autres partis jouent selon ces règles du jeu, nous devons aussi le faire si nous voulons gagner les élections.