Le conseiller aux États Thierry Burkhart a été brillamment élu à la présidence du PLR, le week-end dernier. Cette nomination a un côté paradoxal, puisque c'est le plus grand opposant à l'ancienne présidente Petra Gössi qui prend les rênes du PLR. Tant pour la loi CO₂ que pour l'accord-cadre avec l'Union européenne, l'Argovien de 45 ans s'est retrouvé dans le camp des opposants et a contribué à lézarder le parti libéral-radical. Le frondeur doit désormais réussir l'union sacrée.
Quel cap va adopter le nouveau capitaine du PLR? Politiquement, son positionnement est clair: à droite toute. Spécialiste des questions des transports, Thierry Burkart a prouvé qu'il était très à l'aise sur la voie de droite. Au Parlement, c'est lui qui s'est engagé pour que le dépassement par la droite soit autorisé sur les autoroutes suisses. Son engagement en faveur de l'élargissement de l'autoroute à six voies en Argovie a aussi suscité des remous et des critiques.
Il aime les voitures et l'armée
L'autre dada du politicien de 45 ans? L'armée. «Durant ma jeunesse, j'étais un passionné de l'armée», a-t-il raconté dans l'«Aargauer Zeitung». Lorsque la population a dû voter pour la suppression de l'armée, en 1989, le jeune de 14 ans qu'il était a imprimé des flyers et les a distribués. Plus tard, il est devenu capitaine dans la justice militaire et s'est engagé pour l'acquisition de nouveaux avions de combat. Pas étonnant donc que l'aile plus à gauche du parti craigne le virage que pourrait prendre le PLR avec la méthode Burkart.
Sur le plan privé, le quadragénaire est moins fidèle à son parti. Il y a de nombreuses années, il entretenait une relation avec l'ancienne conseillère nationale socialiste Pascale Bruderer. On lui attribue aussi une liaison avec la conseillère d'État zurichoise Natalie Rickli. Les deux se trouvaient en vacances ensemble au Chili en 2016, lorsque l'ancienne conseillère nationale UDC s'est cassé la jambe — à l'étonnement de tous, Thierry Burkart figurait sur les photos de son sauvetage. «Notre relation est purement collégiale», avait-t-il assuré à l'époque. Désormais, l'Argovien coule des jours heureux avec son épouse et deux enfants à Lengnau (AG).
Toujours propret et tiré à quatre épingles, Thierry Burkart recèle encore de secrets. Avant les élections fédérales de 2019, il dévoilait dans la «Schweizer Illustrierte» sa... collection de t-shirts de groupes de rock et de heavy métal. «Quand j'avais 15 ans, ils étaient mes dieux», déclarait-il au sujet de Metallica. Il a lui même fait partie d'un groupe de musique, «le plus médiocre du monde», rigole-t-il.
Histoire familiale tragique
Thierry Burkart a grandi à Obersiggenthal (AG), avec sa mère et ses deux soeurs aînées. Et le père de famille? Celui-ci est reparti dans son pays d'origine, l'Italie, lorsque le petit Thierry avait trois ans. Il a emmené avec lui l'autre fils du couple. «C'était une forme d'enlèvement d'enfant», confie aujourd'hui le nouveau président du PLR.
Mais le quarantenaire ne s'est jamais plaint. Très ambitieux, il a achevé son gymnase avant d'étudier le droit à l'Université de Saint-Gall puis de devenir un avocat d'affaires. Thierry Burkart a pour particularité qu'il ne s'apitoie jamais sur son sort. Cela devrait grandement l'aider à la tête du PLR.
