La sécurité des données des clients est une priorité pour Tesla. C'est du moins ce qu'affirme le constructeur de voitures électriques sur son site web. Une précision qui n'est pas de trop. Car pour fonctionner, l'option Autopilot installée dans chaque nouvelle voiture Tesla nécessite les performances de huit caméras externes et un traitement d'image de haute qualité. Le but de cette fonctionnalité coûteuse en termes de données personnelles? Garantir la sécurité des conducteurs et conductrices.
Mais de très récents rapports pourraient ébranler la confiance des clients en l'entreprise et son dirigeant milliardaire Elon Musk. Neuf anciens employés allèguent qu'entre 2019 et 2022, des groupes d'employés de Tesla ont partagé, via un système de messagerie interne, des vidéos et des images privées prises par les caméras des voitures de plusieurs clients, rapporte l'agence de presse Reuters. Et pas n'importe quelles images.
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Des vidéos d'accidents publiées
Que peuvent bien contenir ces enregistrements? Certains montreraient notamment les clients dans des situations très embarrassantes. Un ancien employé a décrit une vidéo d'un homme s'approchant d'un véhicule dans son plus simple appareil. Selon le rapport, les plateformes de chat internes des employés contenaient également des vidéos d'accidents de la route et des images de garages ou de propriétés privées.
Comme le rapporte «The Guardian», la séquence d'un véhicule Tesla roulant à grande vitesse dans un quartier résidentiel et heurtant un enfant sur un vélo aurait même fait surface. Les images se sont répandues comme une traînée de poudre dans un bureau de Tesla à San Mateo, en Californie.
Enfin, les salariés ont même eu virtuellement accès au garage de leur grand patron, Elon Musk. Selon le quotidien britannique «Daily Telegraph», ils auraient aperçu sur une vidéo la voiture sous-marine «Wet Nellie», issue d'un film de James Bond. Ce quatre-roue bien particulier avait été acheté aux enchères par le milliardaire en 2013. Contacté par Reuters, Elon Musk n'a pas souhaité s'exprimer à ce sujet.
Que risquent les employés? La diffusion de ce type de contenu personnel peut, dans un premier temps, être considérée comme une violation des directives internes de Tesla en matière de protection des données. Mais la Federal Trade Commission, une autorité indépendante de protection des consommateurs aux États-Unis, pourrait aussi intervenir pour s'assurer que l'entreprise d'Elon Musk protège correctement sa clientèle.
Tesla n'en est pas à sa première controverse
Or, ce n'est pas le premier scandale lié aux systèmes de Tesla. L'utilisation de caméras pour l'assistance à la conduite et pour la sécurité a récemment suscité de nombreuses controverses.
On sait par exemple que des voitures Tesla ont été bannies de complexes militaires chinois. En cause: les craintes que les caméras embarquées puissent collecter des informations sensibles. Pourtant, Elon Musk s'est évertué à souligner que l'entreprise n'utilisait pas ses véhicules à des fins d'espionnage.
Reste à voir quel sera l'impact de cet éventuel scandale sur la réputation de la boîte étasunienne. Mais une chose est sûre: l'affaire pourrait freiner l'envie de la clientèle potentielle d'acquérir l'une de ces voitures super-performantes.