L'armée suisse devrait disposer d'un milliard de francs supplémentaire pour des munitions destinées aux systèmes de défense sol-air. La commission compétente du Conseil national a pris cette décision mardi dans le cadre du message sur l'armée 2025.
La commission de politique de sécurité du National propose, par 16 voix contre 9, un crédit d'engagement supplémentaire d'un milliard de francs pour l'achat de munitions pour les systèmes DSA de longue et moyenne portées ainsi que pour des systèmes d’appui de feu indirect à moyenne distance, indique mardi un communiqué des services du Parlement.
L'objectif est d'augmenter la capacité à durer. Pour la majorité, il est impératif que la Suisse, grâce à une première tranche de crédit pour les munitions, puisse conclure des contrats en temps voulu et s'assurer ainsi des créneaux de livraison. Une partie des munitions peut être produite en Suisse.
Pour la minorité de gauche, un crédit supplémentaire ne peut être discuté que si une solution de financement a préalablement été trouvée.
Pas de renvoi
Le Conseil fédéral demande des crédits d'engagement de 1,69 milliard de francs pour 2025, dont 1,5 milliard pour le programme d'armement, notamment pour des nouveaux blindés. Ces dépenses se fondent sur l'objectif du Parlement d'allouer à l'armée 1% du PIB d'ici à 2032.
Lors des débats de commission, la gauche a tenté en vain de renvoyer tout le paquet au Conseil fédéral, afin que celui-ci adapte le programme d’armement «aux défis réels en matière de politique de sécurité»: menaces hybrides, cyberrisques, dangers terroristes et catastrophes graves. La majorité de la commission a rejeté la proposition par 17 voix contre 8, «en raison du caractère urgent des acquisitions du fait de la situation tendue en matière de politique de sécurité».
Le programme d'armement a finalement passé la rampe par 16 voix contre 6 et 3 abstentions. Il passera au Conseil national lors de la session d'été.