Pour la première fois, la ville de Berne demande aux participants à des manifestations violentes de passer à la caisse. Six opposants aux mesures contre le coronavirus devront participer aux frais de sécurité occasionnés à hauteur de 200 à 1000 francs.
Il s'agit d'une première en Suisse, a déclaré jeudi soir le directeur de la sécurité de la ville de Berne, Reto Nause (Centre), à la télévision alémanique SRF.
Dans la loi depuis juin 2020
Des amendes seront ainsi infligées aux personnes qui ont fait usage de la violence lors des manifestations non autorisées, en automne 2021, contre les mesures anti-coronavirus. Certains participants qui avaient agressé des agents de sécurité ont déjà été condamnés. D'autres pourraient recevoir des décisions dans un avenir proche. Selon Reto Nause, des procédures sont encore en cours.
La répercussion des coûts est ancrée dans la loi sur la police du canton de Berne depuis juin 2020. Le projet a été approuvé par les électeurs du canton en 2019. L'idée avait également obtenu une nette majorité dans la ville rose-verte de Berne. Des contributions jusqu'à 10'000 francs sont possibles, dans les cas graves jusqu'à 30'000 francs.
Les manifestations non autorisées des opposants aux mesures avaient toujours entraîné un déploiement massif de la police. Les frais de sécurité se sont élevés à chaque fois entre 100'000 et 200'000 francs. Plusieurs manifestations avaient dégénéré.
Jusqu'au Tribunal fédéral
Sur la chaîne SRF, les opposants aux mesures ont émis de vives critiques à l'égard des ordonnances. La ville de Berne, au gouvernement rose-vert, veut manifestement faire d'eux un exemple, estime Nicolas Rimoldi, président du mouvement «Mass-voll» (la coupe est pleine). «En revanche, sa propre clientèle, le bloc noir, est épargnée», ajoute-t-il.
Le directeur de la sécurité Reto Nause conteste ce point de vue, affirmant qu'il sera fait usage de cette ordonnance sur la répercussion des coûts à l'avenir aussi.
Ce nouvel outil a toujours été combattu par l'association de gauche des Juristes démocrates bernois (djb), qui y voit une atteinte aux droits fondamentaux. Elle se félicite que les décisions soient finalement examinées par le Tribunal fédéral.
(ATS)