«Je ne suis pas plus lobbyiste qu’un agriculteur qui peut se prononcer sur les paiements directs ou qu’un entrepreneur qui peut faire baisser les impôts», souligne samedi dans «Le Temps» celui qui entend succéder à Ueli Maurer au Conseil fédéral. Albert Rösti se définit comme un parlementaire de milice, qui a une profession en dehors du mandat politique. Il reconnaît trois sources de revenus importantes: ses mandats de conseiller national et de maire d’Uetendorf (BE), ainsi que la présidence d’Auto-Suisse. Interrogé sur ses revenus, Albert Rösti refuse d’avancer un chiffre, mais précise qu’ils sont largement inférieurs au salaire d’un conseiller fédéral.
Sur la question climatique, le conseiller national bernois UDC assure que s’il était élu et que s’il devait se rendre à la conférence COP28, il y participerait «bien sûr en conseiller fédéral persuadé que nous devons à terme sortir des énergies fossiles». Pour cela, il faudra toutefois produire entre 40 et 60 térawattheures d’électricité, ajoute Albert Rösti. «C’est une erreur de s’affranchir des énergies fossiles avant d’avoir trouvé une alternative», relève-t-il.
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Dans un autre entretien accordé samedi à la «Neue Zürcher Zeitung», le Bernois de Kandersteg déclare qu’en cas d’élection au Conseil fédéral, il se réjouirait de n’importe quel département, même celui des affaires étrangères, qui mène actuellement d’intenses discussions avec l’Union européenne (UE).
Critique envers les sanctions contre la Russie
Si Albert Rösti se dit attaché au principe de collégialité, il pose toutefois certaines limites. «Je ne pourrais pas prendre la responsabilité d’un projet qui pousserait la Suisse vers l’UE», souligne-t-il. Selon lui, la reprise dynamique du droit européen, le rôle important de la Cour de justice européenne dans un tribunal arbitral, ainsi qu’un renoncement à une protection salariale autonome de la Suisse sont des points non négociables avec l’UE. «Je m’opposerais certainement à ce que la Suisse entame des négociations sur un paquet comprenant ces trois points, dit-il.
Pour lui, une rupture des négociations et les problèmes économiques qui en résulteraient seraient supportables. «Telles qu’elles sont menées aujourd’hui, les discussions avec l’UE sont vouées à l’échec». Albert Rösti se prononce en outre contre des livraisons de matériel de guerre suisse en Ukraine. La Suisse deviendrait ainsi définitivement «partie à la guerre».
Il critique par ailleurs la manière dont le gouvernement a géré les sanctions contre la Russie. «Avec une politique plus nuancée et une meilleure communication, le Conseil fédéral aurait pu faire en sorte que la Suisse soit perçue comme neutre, sans être du côté de la Russie».
(ATS)