Sondage sur les négociations avec l'UE
La population suisse est prête à faire des compromis dans les négociations avec l'UE

Un sondage le montre: l'électorat suisse soutient clairement la reprise des négociations avec l'UE. Elle estime que le Conseil fédéral a une marge de manœuvre et est prêt à faire des compromis.
Publié: 27.08.2024 à 06:05 heures
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Dernière mise à jour: 27.08.2024 à 08:57 heures
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Les électeurs suisses soutiennent clairement la reprise des négociations avec l'UE et estiment que le Conseil fédéral a une marge de manœuvre.
Photo: imago images/CHROMORANGE
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Tobias Bruggmann et Tobias Ochsenbein

Ce fut l'un des échanges les plus marquant de l'été: le ministre de la Justice Beat Jans a plaidé dans la «NZZ» pour l'accord institutionnel avec l'UE. Il a argumenté que cela renforcerait la souveraineté de la Suisse et créerait une sécurité juridique. Son offensive visant à trouver un accord avec l'UE d'ici à la fin de l'année s'est immédiatement heurtée à de fortes résistances. En guise de réponse, l'ancien conseiller fédéral Ueli Maurer s'en est pris à Beat Jans, l'accusant de déformer les faits et de mettre en danger l'indépendance de la Suisse.

L'hiver dernier, le débat sur l'UE a été relancé avec la reprise du mandat de négociation. Un sondage représentatif réalisé par gfs.bern à la demande d'Interpharma, dont Blick a eu l'exclusivité, montre que l'accord bilatéral avec l'UE est toujours d'actualité: la population suisse soutient la voie bilatérale avec l'UE. L'enquête, menée cet été auprès de 2000 électeurs en Suisse, révèle que le nombre d'électeurs favorables aux accords bilatéraux n'a jamais été aussi élevé au cours des dix dernières années.

65% des personnes interrogées voient principalement des avantages dans les accords bilatéraux. Parallèlement, les critiques à l'égard des accords ont également augmenté, 19% y voyant des inconvénients. «La polarisation croissante des opinions est liée à l'intensification des discussions sur le mandat de négociation actuel», explique Urs Bieri, auteur de l'étude GFS.

Forte disposition au compromis sur la protection des salaires

Il est intéressant de noter que le Conseil fédéral dispose d'une marge de manœuvre dans les discussions avec l'UE. Les votants seraient majoritairement d'accord avec tous les points de négociation discutés. Et ce, même si la Suisse devait accepter des compromis.

La disposition à faire des compromis sur la protection des salaires est particulièrement élevée: 85% des personnes interrogées y seraient prêtes, ce qui correspond à une augmentation remarquable de 30 points de pourcentage par rapport à l'année précédente. «Il s'agit probablement d'une réaction à la ligne rouge tracée à haute voix par les syndicats sur cette question», explique Urs Bieri.

Selon lui, cette disposition au compromis ne doit toutefois pas être interprétée comme un souhait d'abolir les mesures de protection salariale, qui ont été perçues comme un succès dans les contrats précédents. «La population signale plutôt qu'il n'y a pas de tabou fondamental sur cette question», explique Urs Bieri. De même, l'ouverture du marché suisse de l'électricité est envisagée par 63% des personnes interrogées.

L'importance d'une majorité large

Dans les autres domaines thématiques, les majorités sont à chaque fois serrées. Une petite majorité se montre prête à reprendre le droit européen dans le cadre des traités existants, à condition que le droit de référendum soit préservé (55%).

La reconnaissance de la Cour de justice de l'Union européenne (CJUE) en cas de litige concernant les traités de l'UE recueille 50% d'avis favorables, ces deux points ayant toutefois perdu en popularité au cours des deux dernières années.

En revanche, seule une minorité serait prête à faire un compromis sur la reprise des directives relatives aux citoyens de l'Union (47%), c'est-à-dire la réglementation de la libre circulation et du séjour des citoyens de l'UE. Et ce, bien que l'acceptation à cet égard ait nettement augmenté depuis l'année dernière. «Le point décisif sera que le compromis soit suffisamment large pour rassembler une large majorité derrière lui», explique Urs Bieri, auteur de l'étude.

La Suisse ne peut pas faire cavalier seul

La population continue donc de considérer les accords bilatéraux comme la meilleure option pour les relations avec l'UE. Un nouveau traité entre la Suisse et l'UE, comprenant les accords et les compromis discutés, serait soutenu par une nette majorité (71%). Seul un quart des gens interrogés y seraient plutôt ou fortement opposés.

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«Il n'est pas possible d'avoir un point fort dans le domaine de la recherche avec une grande force d'innovation en faisant cavalier seul»
René Buholzer, CEO d'Interpharma
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«La prospérité de la Suisse dépend fortement de ses relations économiques avec les autres pays. En effet, il n'est pas possible d'avoir un point fort dans le domaine de la recherche avec une grande force d'innovation en faisant cavalier seul», explique René Buholzer, CEO d'Interpharma. En toute logique, les votants se seraient clairement prononcés en faveur d'une collaboration avec l'UE, notre principal partenaire commercial.

La Suisse allemande plus ouverte aux compromis

Il est intéressant de constater que cette appréciation positive se retrouve dans tous les camps politiques – même dans le spectre de la droite conservatrice, notamment chez les partisans de l'UDC, les accords bilatéraux sont en partie perçus comme une solution intelligente, explique Urs Bieri.

Et pourtant, il existe des différences: les taux d'approbation sont particulièrement élevés dans le spectre gauche-vert. L'approbation est également élevée chez les bourgeois. Les partisans de l'UDC sont divisés à 50%, tout comme les électeurs sans préférence partisane claire. D'un point de vue régional, l'approbation est plus élevée en Suisse alémanique (74%) qu'en Suisse romande (66%) et en Suisse italophone (53%). En outre, le soutien est plus élevé dans les régions urbaines (75%) que dans les régions rurales (66%).

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