Cette mère de trois enfants est désespérée. Monika B.*, 48 ans, craint le pire dans son appartement de Zoug. Son angoisse? Son propre mari! «Je le revois en permanence à genoux sur moi et me frappant le visage avec son poing», raconte la Suissesse.
Depuis plus d'un an, elle essaie de se débarrasser de son époux tunisien Khaled I.*, 37 ans. Mais la pauvre femme est bloquée dans ce mariage: «Je ne pourrai à nouveau demander le divorce que le 2 février 2026 parce qu'il s'est volatilisé. En attendant, je le considère comme mon mari forcé.»
Le mariage a engendré des disputes
Pourtant, la relation entre la Bernoise et le Tunisien avait commencé de manière harmonieuse. «Nous nous sommes rencontrés il y a quatre ans chez des connaissances communes. Nous étions tous les deux divorcés avec des enfants. Ça nous a rapproché.» Ses enfants vivent en Italie. Une de ses adolescentes vit encore chez sa maman, les deux autres ont déjà quitté la maison.
Mais dès que les amants se sont mariés, les choses ont commencé à mal tourner. «Au bout de trois jours seulement, j'ai dû appeler la police pour la première fois, raconte la femme en secouant la tête. Il m'avait gravement menacée.»
Une annulation de mariage au lieu d'un divorce
Deux semaines plus tard, l'horreur se répète. Elle le met alors à la porte et décide de se séparer de lui. La Bernoise prend un avocat et tente de révoquer son mariage. «Une annulation aurait été beaucoup plus simple et rapide qu'un divorce», explique-t-elle. Mais les motifs présentés ne suffisent pas aux autorités.
Un soir, le mari violent lui rend visite. Il débarque ivre et sans prévenir, dans la nuit du samedi 26 août 2023. La correspondance avec son représentant légal se trouvait sur la table de la salle à manger. Il entre alors dans une colère noire et tente de faire du mal à Monika.
«Il devait dormir sur le canapé, je suis allée dans la chambre. J'avais oublié que les lettres de l'avocat pour l'annulation du mariage étaient sur la table.» L'homme s'en prend à elle pendant son sommeil. «Quand je me suis réveillée, il était à genoux sur moi et me frappait le visage avec ses deux poings. Je me suis évanouie.»
L'homme disparaît des radars
Monika survit à l'agression grâce à sa fille, réveillée par les cris et appels à l'aide. Lorsque la police arrive, le bourreau est déjà loin. Elle est hospitalisée avec une fracture du visage et des ecchymoses. Elle porte plainte contre son mari pour tentative de coups et blessures graves.
Mais celui-ci reste introuvable et l'enquête à son encontre est suspendue. Sa disparition devient un problème central pour Monika: un divorce par défaut est presque impossible – même si l'homme est recherché par la police et qu'il est violent.
Ses factures atterrissent toujours chez elle
Les autorités d'enquête et l'épouse font de nombreuses tentatives pour retrouver le mari en fuite. Mais ni son employeur, ni son médecin, ni l'Office fédéral des migrations ne peuvent l'aider. Le Tunisien est toujours inscrit à l'adresse de Monika. Les factures pour la caisse maladie, le téléphone portable et l'assurance responsabilité civile atterrissent chez l'épouse: «Au début, j'ai payé quelques factures jusqu'à ce que l'avocat me déconseille de le faire. Maintenant, je renvoie son courrier à l'expéditeur sans l'ouvrir.»
Selon la mère de famille, des rumeurs circulent sur le fait que Khaled I. travaillerait au noir en Suisse et y habiterait toujours. Une situation qui pèse beaucoup sur l'épouse. «Il pourrait réapparaître à tout moment et s'en prendre à moi. J'ai toujours peur», souffle-t-elle.
Deux ans d'attente pour divorcer
L'avocat de Monika B. confirme à Blick que le divorce ne pourra être déposé que le 2 février 2026 comme le mari a disparu. «Nous avons tout de même obtenu la séparation de corps officielle le 1er février de cette année. À partir de là, nous devrons attendre deux ans avant de divorcer.»
Financièrement, la situation devient de plus en plus difficile pour cette femme qui élève seule ses enfants. C'est surtout la situation du logement qui lui pèse: «Nous aimerions bien déménager, mais il n'y a pas d'appartements qui nous conviennent pour le moment. Mon mariage avec Khaled nous a complètement déséquilibrés», conclut Monika pleine de regrets.
*Les noms ont été modifiés