Ces dernières semaines, de nombreux rapports montrent que le système de santé suisse fonctionne à plein régime. Du fait de la saturation des soins intensifs dans de nombreux hôpitaux la Confédération se voit maintenant obligée de réguler le rapatriement des personnes tombées malades à l’étranger. Depuis jeudi, lesdits rapatriements sont assurés par la Rega sur mandat du Service médical coordonné (SSC).
Jusqu’à présent, les sociétés d’assistance se chargeaient elles-mêmes de faire les démarches pour ramener les personnes gravement malades au nom des compagnies d’assurance maladie. Cela n’est plus le cas. Elles devront maintenant soumettre leurs demandes de transferts au bureau de coordination nationale nouvellement créé. Plus aucun patient nécessitant des soins intensifs ne peut être ramené en Suisse sans autorisation.
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Des délais d’attente pouvant aller jusqu’à quatre semaines
Cela signifie que les quelque 80 patients actuellement aux soins intensifs à l’étranger, dont la majorité souffre d’une évolution grave du Covid-19, se retrouvent dans une situation plus délicate encore. Pour bon nombre d’entre eux, la possibilité d’un transfert se fera attendre.
«Dans le pire des cas, les assurés peuvent avoir à attendre jusqu’à quatre semaines pour être rapatriés. Cela peut entraîner une augmentation du coût des soins de santé par la suite», indique par exemple une communication interne de l’Automobile Club Suisse (ACS), qui effectue des transferts.
Un patient sur dix peut espérer un retour rapide
Environ un dixième de ces 80 patients a besoin d’être transporté rapidement en Suisse: «Actuellement, le bureau national de coordination a connaissance d’un nombre à un digit de patients ayant besoin d’être rapatriés d’urgence», détaille Stefan Hofer, porte-parole de l’armée.
«Les demandes sont examinées du point de vue médical par une équipe de spécialistes. La nécessité d’un traitement, la possibilité d’un transfert et l’urgence du cas sont évaluées et triées par ordre de priorité selon des critères communs», ajoute Stefan Hofer. Les demandes classées sont ensuite envoyées au canton de résidence du patient et – si les capacités le permettent – le rapatriement est organisé. Si les unités de soins intensifs de la région sont pleines, le bureau de coordination tente alors de trouver une place disponible au niveau national.
Seules les personnes gravement malades seront transférées
«Les demandes de rapatriement de patients en soins intensifs sans nécessité médicale ne peuvent plus être acceptées dans la situation actuelle», affirme la société d’assistance Medicall dans une communication à ses partenaires.
Selon le courrier, il est de plus en plus difficile de trouver des lits de soins intensifs libres depuis la mi-août, c’est pourquoi cette nouvelle initiative est la bienvenue.
Les rapatriements, qui ne sont réglementés formellement que depuis peu, ont contribué à surcharger les unités de soins intensifs suisses. Medicall avait effectué un total de 55 rapatriements de patients Covid entre juillet et août. Ce chiffre pourrait nettement diminuer avec les nouvelles mesures mises en place.