C’est l’un des plus grands combats du médecin cantonal genevois Michel Rérat: empêcher la propagation de la rage sur le territoire cantonal.
A l’occasion de la journée mondiale contre cette maladie mortelle, il lance un appel à la population de lutter contre ce fléau, qui est le plus souvent rapporté par des animaux importés de pays à risque.
Situation préoccupante à Genève
Ces importations sont souvent non conformes aux règles en vigueur. Et elles sont en augmentation depuis des années: nous constations il y a deux semaines que les cantons de Vaud et Genève sont confrontés à une augmentation importante «d’importations non conformes de pays où la maladie est endémique». Au 31 août, le service vétérinaire genevois avait reçu 120 signalements pour l’année en cours contre 112 pour toute l’année 2020.
Les services vétérinaires vaudois, quant à eux, se sont occupés de 645 importations non conformes entre 2016 et 2020, soit près de trois fois plus que les cinq années précédentes.
Sur ce sujet
99% des contaminations à l’homme viennent de chiens
Michel Rérat rappelle que la maladie est mortelle et qu’il n’y a plus de traitement possible après l'apparition de symptômes. La maladie tue chaque année 60’000 personnes dans le monde et les chiens sont à l’origine de 99% des contaminations à l’homme.
Le SCAV comme garant de la santé publique
Étant donné le risque sanitaire élevé, les règles à l’importation sont draconiennes (voir Textbox plus bas). Dans un cas à risque sévère, un diagnostic doit être posé. Le seul problème: il faut euthanasier l’animal, même sain, afin de pouvoir autopsier son cerveau. C’est en effet le seul moyen de s’assurer, par prélèvement de tissus, que l’animal n’est pas porteur de la maladie.
Le délai d’incubation de la rage est de six mois, selon l’Organisation mondiale de la santé. Les services vétérinaires genevois précisent donc, au vu des nombreux cas d’animaux euthanasiés médiatisés récemment, que «l’euthanasie n’est aucunement une mesure de punition ordonnée par les autorités, mais bien une mesure de diagnostic.»
- Les animaux de compagnie doivent être munis d'un passeport vétérinaire ou d'un certificat vétérinaire valable. Ces documents doivent avoir été remplis par des vétérinaires autorisés dans les pays concernés.
- Ils doivent avoir été vaccinés contre la rage.
- Lorsqu'ils proviennent d'états où la rage ne peut pas être exclue, le propriétaire doit en outre fournir un titrage d'anticorps prélevé par un vétérinaire autorisé 30 jours ou plus après la vaccination et trois mois avant l’importation.
- Les animaux âgés de moins de 12 semaines et entre 12 à 16 semaines ne peuvent être importés que s'ils proviennent de pays où la rage n'est pas une préoccupation et uniquement sur présentation d'une attestation du détenteur selon lequel l'animal n'a pas eu de contact avec des animaux sauvages ou s'ils accompagnent leur mère vaccinée.
L'Office fédéral des services alimentaires et des affaires vétérinaires propose un questionnaire en ligne indiquant la marche à suivre pour ramener un chat ou un chien d'un pays spécifique.
Pour plus d'informations:
- La société des vétérinaires suisses
- La Société protectrice des animaux met en garde contre le trafic de chiens et de chats en plein essor.
- L'ordonnance concernant l’importation, le transit et l’exportation d’animaux de compagnie
- Les animaux de compagnie doivent être munis d'un passeport vétérinaire ou d'un certificat vétérinaire valable. Ces documents doivent avoir été remplis par des vétérinaires autorisés dans les pays concernés.
- Ils doivent avoir été vaccinés contre la rage.
- Lorsqu'ils proviennent d'états où la rage ne peut pas être exclue, le propriétaire doit en outre fournir un titrage d'anticorps prélevé par un vétérinaire autorisé 30 jours ou plus après la vaccination et trois mois avant l’importation.
- Les animaux âgés de moins de 12 semaines et entre 12 à 16 semaines ne peuvent être importés que s'ils proviennent de pays où la rage n'est pas une préoccupation et uniquement sur présentation d'une attestation du détenteur selon lequel l'animal n'a pas eu de contact avec des animaux sauvages ou s'ils accompagnent leur mère vaccinée.
L'Office fédéral des services alimentaires et des affaires vétérinaires propose un questionnaire en ligne indiquant la marche à suivre pour ramener un chat ou un chien d'un pays spécifique.
Pour plus d'informations:
- La société des vétérinaires suisses
- La Société protectrice des animaux met en garde contre le trafic de chiens et de chats en plein essor.
- L'ordonnance concernant l’importation, le transit et l’exportation d’animaux de compagnie
Ces cinq dernières années, le SCAV genevois a procédé à 21 euthanasies d’animaux importés illégalement. Son équivalent vaudois, 40.
Dernier cas de rage en Suisse il y a 18 ans
La situation épidémiologique de la rage dans le monde varie grandement. La maladie est presque entièrement éradiquée dans les d’Europe occidentale, d’Amérique du Nord ainsi qu’en Australie, grâce à des campagnes massives d’éradication. Elle est encore endémique chez l’homme en Afrique et en d’Asie.
La Suisse est reconnue officiellement indemne de rage depuis 1999. Le dernier cas date de 2003 suite à une importation illégale d’un chien en provenance d’Afrique du Nord retrouvé à Genève.
Tout récemment, en Allemagne, le 20 septembre 2021, les autorités sanitaires ont notifié un cas de rage canine à Brême. Le cas a été confirmé chez un chiot âgé de huit semaines amené illégalement en provenance de la Turquie. Les personnes ayant été en contact avec le chien ont dû recevoir un traitement post-expositionnel d’urgence.
La rage est une maladie virale mortelle qui touche le système nerveux central des mammifères, dont l’homme. Le virus, qui est présent dans la salive et le cerveau des animaux infectés, se transmet par la salive d’un animal malade, le plus souvent d’un chien (morsure ou léchage).
La période d’incubation est variable, de plusieurs jours à plusieurs mois. La maladie se développe sans symptômes. Seul l'examen du cerveau de l'animal permet de diagnostiquer la maladie. Une fois que les symptômes sont présents (encéphalite, troubles du comportement, fortes douleurs), aucun traitement n'est possible et la maladie est fatale, aussi bien chez les animaux que chez l’homme.
(Source: SCAV)
La rage est une maladie virale mortelle qui touche le système nerveux central des mammifères, dont l’homme. Le virus, qui est présent dans la salive et le cerveau des animaux infectés, se transmet par la salive d’un animal malade, le plus souvent d’un chien (morsure ou léchage).
La période d’incubation est variable, de plusieurs jours à plusieurs mois. La maladie se développe sans symptômes. Seul l'examen du cerveau de l'animal permet de diagnostiquer la maladie. Une fois que les symptômes sont présents (encéphalite, troubles du comportement, fortes douleurs), aucun traitement n'est possible et la maladie est fatale, aussi bien chez les animaux que chez l’homme.
(Source: SCAV)
Soutenir une association locale plutôt que de ramener un animal errant en Suisse
Le SCAV conclut son communiqué en recommandant aux voyageurs de ne pas ramener d’animaux errants, et de ne surtout pas les toucher ou les nourrir. «Si la cause animale est importante à leurs yeux, plutôt que de ramener l’animal en Suisse, le mieux reste de prendre contact avec une association de protection des animaux locale dans le pays afin que celle-ci prenne en charge l’animal errant.» Il précise aussi que l’importation d’un chat ou d’un chien d’un pays où le risque de rage existe n’est pas possible avant l’âge de sept mois. «Si l’on ne respecte pas ces mesures, on fait courir un risque à ses proches ainsi qu’à la population genevoise et à ses animaux.»