C’est une tradition de longue date au Parlement fédéral: les excursions annuelles des groupes parlementaires. L’année dernière, elles ont été annulées à cause de la pandémie, cette année elles ont été reportées à la session d’automne. Le 29 septembre, les politiciens fédéraux partiront donc pour leurs «courses d’école» dans toutes les régions du pays, de Zurich à Bâle en passant par Sion.
Le groupe parlementaire du Centre prendra des précautions particulières, puisqu’il ne partira à Zurich, au Musée national et à l’EPFZ, qu’avec les membres de son groupe qui présenteront un certificat Covid, devançant le Conseil fédéral qui tergiverse depuis deux semaines sur une application élargie du pass sanitaire.
«L’excursion du groupe parlementaire a le caractère d’un événement», déclare à Blick le chef du groupe parlementaire Philipp Matthias Bregy. Des personnes supplémentaires sont invitées à participer à l’excursion. C’est pourquoi les mêmes règles s’appliquent que lors de l’assemblée des délégués à Zoug samedi prochain. Grâce au certificat obligatoire, le parti se dispensera du port du masque à l’intérieur. «C’est un soulagement pour beaucoup», dit le politicien.
Il s’agira aussi et surtout de donner à l’exemple, en tant que représentant du peuple. Le Centre ne devrait pas ou peu rencontrer de résistance parmi ses membres.
Les Verts réfléchissent encore
Le PS soumet également son excursion dans le canton de Fribourg à la présentation du certificat, ce que confirme le chef du groupe parlementaire Roger Nordmann. Les libéraux-radicaux feront de même lors de son voyage à Würenlingen (AG) à l’Institut Paul Scherrer et au château de Lenzbourg. Le PLR limite d’ailleurs le nombre de personnes à 120, indique Beat Wälti. «Nous sommes en contact direct avec les organisateurs locaux et nous nous conformerons bien sûr à toutes les règles Covid.»
Les Vert'libéraux devront suivre, comme le déclare la cheffe du groupe parlementaire Tiana Angelina Moser.
Ceux qui se montrent plus réticents sont les Verts. Il n’est pas encore clair si les écologistes exigeront un certificat pour le voyage à Sion. «Nous allons très probablement le faire», déclare Aline Trede. Les Verts organisent par ailleurs la plupart de leurs évènements en plein air ou dans de grandes salles.
L’UDC rejette la certification obligatoire
Pour le groupe parlementaire UDC, en revanche, il est déjà clair que le certificat Covid ne sera pas requis. Sans surprise, puisque c’est également le seul parti qui rejette avec véhémence le certificat Covid en général.
«Dès le début, nous avons adopté la ligne de conduite suivante: ce certificat doit être utilisé comme un service, par exemple pour voyager à l’étranger, mais pas comme une base de discrimination et de nouvelles restrictions dans le pays», déclare le conseiller national et secrétaire général de l’UDC Peter Keller. Il ajoute qu’il existe des concepts de protection éprouvés et fonctionnels qui sont déjà en place ou qui peuvent être réimposés si nécessaire.
Le problème est le «laxisme aux frontières»
«Nous refusons que l’ensemble de la population soit à nouveau harcelée à cause du politiquement correct alors que nous exerçons, aux frontières, un contrôle trop laxiste ou inexistant des voyageurs qui reviennent en Suisse», déclare Peter Keller.
«D’autant plus que les contagions n’ont manifestement pas lieu là où des mesures supplémentaires doivent maintenant être introduites, à savoir dans la restauration», ajoute-t-il.
L’excursion du groupe parlementaire se déroulera donc selon la réglementation actuellement en vigueur: avec l’obligation de porter un masque à l’intérieur, sauf pour consommer assis. A moins, bien sûr, que le Conseil fédéral ne mette des bâtons dans les roues de l’UDC en étendant le certificat obligatoire avant le 29 septembre.