Le dimanche 22 octobre approche! Les électrices et électeurs n’ont plus qu’une poignée de jours pour décider qui ils enverront à Berne, au Conseil national et au Conseil des États. Alors que les enjeux et thématiques politiques sont souvent — très — techniques, Blick a voulu revenir aux fondamentaux: l’Union démocratique du centre (UDC), le Parti libéral-radical (PLR), le Centre, le Parti socialiste et les Vert-e-s, c’est quoi?
En quelques mots, qu’est-ce qui différencie telle ou telle formation des autres? À quoi ressemble la société idéale de ce parti de gauche ou de droite? Que changerait immédiatement ce dernier s’il en avait le pouvoir (magique)? Le conseiller national sortant Samuel Bendahan, vice-président du Parti socialiste (PS), a répondu à ces grandes questions dans les locaux de Blick. Le Vaudois est le quatrième — après Céline Amaudruz, Philippe Nantermod et Marie-France Roth Pasquier — à se plier à l’exercice. Interview.
C’est quoi, le rêve du Parti socialiste?
C’est le bien commun. Il y a assez de ressources sur notre planète pour que nous puissions, en théorie, toutes et tous vivre bien et heureux. Aujourd’hui, l’organisation de la société cause beaucoup de souffrance et d’inégalités. Nous, nous aimerions un modèle qui serait profitable pour tout le monde, et partout.
À quoi ressemble votre société idéale?
Une société dans laquelle tout le monde se sentirait libre et dans laquelle tout le monde n’aurait pas seulement de quoi survivre, mais a aussi de quoi vivre librement et bien. Cela signifie concrètement avoir de quoi se nourrir, se loger, se soigner, mais aussi bénéficier de la culture, interagir avec les autres…
Si vous aviez une baguette magique, que changeriez-vous immédiatement?
Tout! (Rires) Ce qui est sûr, c’est que si j’avais une baguette magique, je ne l’utiliserais pas que pour mon pays, mais pour le monde. Il y a tous les jours des drames: il y a ceux dont on parle beaucoup et ceux dont on parle moins. Évidemment, j’agirais en premier lieu pour les gens qui souffrent le plus: les victimes de la guerre, de la cruauté, de la famine, de la maladie, des inégalités, de la concentration du pouvoir. Si la société nous protège bien de ces maux, chacun peut trouver son propre bonheur. D’ailleurs, en préambule, notre Constitution dit qu’il faut toujours se battre pour la personne la plus faible et que c’est comme ça qu’on tend vers le bien commun. Je crois beaucoup à ce message.
Qu’est-ce qui vous différencie des autres partis?
Le Parti socialiste, c’est le seul parti qui défend une vision idéale de la société et qui arrive simultanément à amener des progrès concrets aux gens. Nous rêvons d’un monde meilleur et nous avons les capacités dans les parlements communaux, cantonaux et au niveau fédéral d’apporter des victoires essentielles pour la population, malgré le fait que nous sommes minoritaires. Autre chose: le PS est le parti qui se pose la question des assurances sociales, du soin apporté à tout le monde, du bien commun, du service public. Et s’inquiète du fait qu’une personne — qui qu’elle soit, quoi qu’elle fasse — soit libre et ait ses chances. C’est notre marque de fabrique.
Pourquoi faudrait-il vous croire?
C’est une question fondamentale pour moi aussi: pourquoi les gens devraient avoir confiance en nous, en moi? Je dois avouer que c’est difficile d’y répondre. Beaucoup de personnes ne font pas ou plus confiance aux élus. Quelque part, on pourrait se dire qu’ils ont raison puisque certains ne sont factuellement pas honnêtes. Mais, en politique, c’est comme dans la vie. Tout le monde est différent. Je trouve très brutal d’être assimilé à ceux qui sont à la solde des lobbys, à ceux qui pensent une chose et qui disent le contraire face caméra, à ceux qui mentent sans scrupules pour servir d’obscurs intérêts. C’est l’une des choses qui me blessent le plus. De notre côté, mon parti et moi essayons d’être le plus authentiques possible. Nous parlons de nos forces, mais nous reconnaissons aussi nos faiblesses. Nous assumons le fait d’être des humains, avec nos limites, sans bullshit.