A Genève, les attroupements nocturnes à proximité des dépanneurs sont souvent la cause d'altercations et de nuisance sonores. La Ville et le canton ont mis un accent particulier sur cette problématique dans le contrat local de sécurité (CLS) qui vient d'être renouvelé.
«Depuis la réforme sur les horaires de terrasses, nous recevons moins de doléances concernant les cafés et les restaurants, mais les attroupements nocturnes à proximité des dépanneurs restent un problème», a relevé jeudi devant les médias la conseillère administrative de la Ville de Genève Marie Barbey-Chappuis. La vente d'alcool à l'emporter échauffe souvent les esprits.
Coopération réjouissante
Le CLS, qui est valable pour une année, formalise la collaboration entre la police cantonale et la police municipale. Il favorise l'échange d'informations et permet d'organiser régulièrement des opérations d'envergure sur le terrain. Ces actions de prévention et de répression mobilisent les forces des deux corps de police qui agissent en fonction de leurs compétences.
Selon Carole-Anne Kast, cheffe du département des institutions et du numérique (DIN), les deux corps de police sont complémentaires. «Le CLS met en musique cette collaboration», a souligné la conseillère d'Etat. Elle se réjouit de cette coopération, qui n'est pas une évidence dans le canton. En effet, la moitié des communes n'investit pas dans la police de proximité, a-t-elle relevé.
Le crack aux Grottes
Avec la Ville de Genève, les axes prioritaires pour 2025 comprennent la lutte contre la délinquance de rue et les incivilités, la lutte contre les nuisances sonores et la lutte contre les infractions à la loi sur la circulation routière. La Ville a déjà serré la vis sur ce point, avec une nette hausse (+95%) des utilisateurs de trottinettes verbalisés en 2023.ré la vis sur ce point, avec une nette hausse (+95%) des utilisateurs de trottinettes verbalisés en 2023.
Les interventions se font sur l'ensemble du territoire, mais le CLS identifie des secteurs prioritaires, dont la Coulouvrenière, les Pâquis, la Jonction, la Plaine de Planpalais, le parc des Acacias et les Vernets. Pour la première fois, le quartier des Grottes, où se regroupe les consommateurs et les dealers de crack, fait partie des secteurs prioritaires.
Armer les policiers municipaux
Alors que le débat sur le fait de doter les agents municipaux d'armes à feu revient régulièrement en Suisse, Marie Barbey-Chappuis a déclaré qu'elle n'avait «pas de tabou» à ce sujet. Mais il faut d'abord travailler sur la mission des policiers municipaux, a insisté la conseillère administrative.
Du côté du canton, Carole-Anne Kast estime qu'armer les policiers municipaux serait «dispendieux en matière de ressources». Porter une arme à feu nécessite une formation, des entraînements et des normes sécuritaires dans les locaux qui ont un coût, a relevé la cheffe du DIN. Elle préfère que les ressources soient affectées à des postes sur le terrain.