Tous les ans, l'Université de Genève (UNIGE) envoie l'un de ses étudiants en droit pour un prestigieux échange à Harvard. En 2024, c'est le fils d’Audrey Leuba, rectrice de l’université, qui a été classé premier et choisi par l'alma mater étasunienne, révèle la «Tribune de Genève». L'échange n'est pas une bourse, mais l'Université d'accueil paie les frais d'écolage – ici, 70'000 francs.
Cette sélection a suscité des interrogations sur un possible favoritisme, malgré l’assurance du doyen Luc Thévenoz que le processus a été objectif. Les critères incluaient les notes, le score au test d'anglais TOEFL et un projet académique.
«Reproduction des élites»
Selon l’UNIGE, le classement aurait été identique en anonymisant les candidatures. Aucun membre du comité ne connaissait personnellement les candidats, excluant tout conflit d’intérêts. L’université souligne que priver un étudiant compétent d’une opportunité en raison de son lien familial créerait une inégalité.
Pourtant, des critiques émergent sur la «reproduction des élites», certains estimant que cette nomination, bien que légitime, aurait pu être évitée pour prévenir toute controverse. Un étudiant déplore, dans les colonnes du quotidien, qu'un élève aux résultats quasi identiques, mais issu d'un autre milieu social que le fils de la rectrice, n'aura plus jamais l'opportunité d'étudier à Harvard.