Féminicide à Epagny
Le mari, accusé de violences domestiques, était bel et bien l'auteur des tirs

Après les tirs et l'incendie qui ont fait deux morts jeudi à Epagny (FR), la police a communiqué ce samedi matin que les deux personnes mortes retrouvées dans les décombres de la maison ont été identifiées. Le mari était le tireur, confirmant l'hypothèse du féminicide.
Publié: 12.04.2025 à 10:43 heures
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Dernière mise à jour: 12.04.2025 à 16:58 heures
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Les deux personnes retrouvées mortes dans la maison calcinée à Epagny ont été identifiées.
Photo: keystone-sda.ch

Après l'incendie mortel qui s’est déroulé dans une habitation à Epagny le jeudi 10 avril dernier, les deux personnes mortes retrouvées dans les décombres de la maison ont été identifiées. L’hypothèse d’un féminicide se confirme, a affirmé la police cantonale de Fribourg ce samedi matin 12 avril dans un communiqué.

Après identification des deux personnes retrouvées mortes dans la maison, les autorités confirment qu'il s'agissait d'un couple d'origine kosovare, à savoir d'une femme de 39 ans et son mari de 41 ans. Le couple avait quatre enfants. 

Hypothèse du féminicide confirmée

Selon les éléments mis en évidence ces dernières 48 heures, l’homme, armé d’un fusil, s’est rendu sur le lieu de travail de son épouse qui effectuait des ménages. Après avoir pénétré dans l’habitation en question, il a tiré à plusieurs reprises sur sa femme avant de retourner l’arme contre lui.

Le mari a utilisé une arme de chasse de calibre 12 avec canon scié. La femme a reçu quatre impacts de balle au rez-de-chaussée de la villa. Ayant commis son forfait, l'homme est monté à l'étage pour se suicider. Les coups de feu, signalés par des habitants d'Epagny, ont été entendus en premier lieu par la propriétaire, à qui le mari a demandé de sortir en arrivant pour s'en prendre à son épouse.

Quant aux causes de l’incendie, des investigations sont toujours en cours. A ce stade de l'enquête, la police privilégie l’hypothèse criminelle, sans toutefois exclure d’autres possibilités. Il est également confirmé que l’auteur présumé était un ex-employé de l’entreprise voisine, même si cet aspect n’aurait à priori aucun lien direct avec l'affaire.

Procédure pour violences domestiques

Depuis l'annonce des événements, la situation du couple a fait l'objet de nombreuses rumeurs dans la région, poursuit la police cantonale de Fribourg. Le Procureur général a confirmé qu’une procédure pour violences domestiques était en cours depuis le mois de septembre 2024 et que l’homme avait effectué un séjour en détention du 18 septembre au 5 décembre 2024, avant d’être remis en liberté sous plusieurs conditions, dont une interdiction d’approche et de contact, un suivi thérapeutique de gestion de la violence et un suivi de probation.

Lors d'une confrontation entre époux devant la justice, le 2 décembre, la femme s'était rétractée sur des aspects de violence sexuelle, tout en maintenant ceux touchant à des violences physiques, d'où la sortie de détention. «Il y aura des questionnements sur les processus», a assuré Fabien Gasser, Le procureur général du canton de Fribourg.

Fabien Gasser a parlé d'une affaire «tragique et cauchemardesque». Il a eu une pensée pour tous les intervenants. «C'est un échec, malgré le travail accompli», a-t-il reconnu lors du point presse. La police confirme que l’enquête se poursuit et devra notamment établir la chronologie exacte des faits.

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Vous, ou l'une de vos proches, êtes victime de violences de la part d'un partenaire ou d'un proche? Voici les ressources auxquelles vous pouvez faire appel.

En cas de situation urgente ou dangereuse, ne jamais hésiter à contacter la police au 117 et/ou l'ambulance au 144.

Pour l'aide au victimes, plusieurs structures sont à votre disposition en Suisse romande, et au niveau national.

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