En possession d'armes après un séjour en prison pour violences conjugales
Voici le profil du tireur suspecté de féminicide dans l'incendie d'Epagny

Suspicion de féminicide à Epagny (FR) selon plusieurs témoignages, après les tirs et l'incendie qui ont fait deux morts jeudi. Un ex-ouvrier de l'entreprise voisine apparaît comme le tireur présumé, et sa femme comme la victime. Le couple avait quatre enfants.
Publié: 11.04.2025 à 17:12 heures
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Dernière mise à jour: 11.04.2025 à 17:41 heures
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Plusieurs sources nous ont confirmé que cet homme est bien Blerim (nom d'emprunt). Il serait le tireur présumé décédé à Epagny (FR).
Photo: Capture d'écran/Facebook
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Léo MichoudJournaliste Blick

Retrouvés dans un état terrible, les deux corps extraits des décombres d'une villa à Epagny (FR) n'ont pas encore pu être formellement identifiés. Mais Blick est en mesure de retracer en partie les événements qui ont mené à des coups de feu puis un incendie dévastateur dans une habitation du village gruérien, à proximité d'une entreprise familiale active dans les sanitaires.

De lourds soupçons portent sur un homme d'une quarantaine d'années, Blerim*, ex-chauffagiste pour la firme locale, vraisemblablement impliqué. Dans la matinée de ce jeudi 10 avril, selon nos sources, cet habitant de la région originaire du Kosovo serait allé, armé, dans la villa habitée par un couple d'octogénaires et y aurait tué sa propre femme engagée pour y faire le ménage. Il aurait ensuite mis le feu aux lieux avant de mettre fin à ses propres jours.

Un séjour en prison et des armes à foison

Selon plusieurs sources, Blerim venait de sortir d'un séjour en prison, en raison d'une plainte pénale de son épouse pour violences conjugales. Son épouse aurait demandé le divorce, ce qui donne du crédit à la thèse d'un féminicide.

Aussi, il ne cachait pas «un sérieux penchant pour les armes» et montrait volontiers des pièces de sa collection à des collègues, notamment certaines dans son pays d'origine. «Il m'a montré à plusieurs reprises qu'il en possédait légalement», a aussi dévoilé à Blick un homme qui l'a connu professionnellement.

Un couple et quatre enfants orphelins

En recoupant plusieurs sources, Blick a pu confirmer que le couple, vraisemblablement décédé, avait quatre enfants – dont un fils, adulte, qui travaille encore pour la même entreprise familiale d'Epagny que son père, parti quelques années plus tôt. Ce jour-là, le jeune homme n'était pas présent dans les ateliers, à quelques mètres de la maison ravagée par l'incendie.

Peu après cette violence, dans une école de la région, les camarades de classe d'une de leurs filles – en 8ème Harmos, de 12-13 ans – ont apparemment reçu la visite des forces de l'ordre. Objectif? Mettre en place une cellule de soutien psychologique dans la classe de la fillette endeuillée.

Pas de rancœur contre l'entreprise

Dans le couple propriétaire de la villa, seule la compagne se trouvait sur les lieux ce jeudi matin-là, avec sa femme de ménage. Lorsque l'homme est entré, raconte la même source, il a laissé l'octogénaire partir. «C'est la preuve qu'il en avait après sa femme seulement, et non après l'entreprise puisqu'il n'est pas venu dans les ateliers ensuite», assure cette source proche.

La compagne de l'ancien boss de l'entreprise familiale – aujourd'hui saine et sauve, bien que prise en charge psychologiquement – a semble-t-il eu la force de venir alerter du monde de l'entrée inattendue de Blerim chez elle. Mais il était déjà trop tard et nombre de preuves ont disparu dans les flammes.

En l'absence de preuves formelles et d'identification des corps, à l'heure actuelle, impossible d'affirmer que Blerim est le tireur et qu'il a tué sa femme. Reste que les témoignages recueillis et les sources recoupées par Blick appuient les rumeurs qui circulent à Epagny.

Si tel est le cas, son séjour récent en prison pour violences et sa possession connue d'armes interrogent: les autorités fribourgeoises ont-elles fait le nécessaire pour empêcher ce qui ressemble de plus en plus à un nouveau féminicide? La police cantonale vient d'annoncer ce vendredi en fin d'après-midi qu'une conférence de presse est prévue ce samedi 12 avril à 10h30, au sujet de l'avancée de l'enquête.

* Prénom d'emprunt

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