Une conseillère d'Etat vaudoise convoquée au Ministère public… en tant que prévenue? C'est ce qui aurait pu arriver à la centriste Valérie Dittli, avant un arrangement financier avec le plaignant, dévoile la RTS ce mardi 4 février.
L'avocat lausannois Jean-Claude Mathey accuse la magistrate de calomnie, et de diffamation, d'abus d’autorité et de violation du secret de fonction. Rien que ça. Au moment de sa plainte pénale, il vient de voir son mandat de président de la Commission foncière rurale – chargée d'autoriser ou de refuser la vente de terrains agricoles dans le canton – prendre fin en avril 2024.
La raison? Un conflit qui dure depuis un an avec Valérie Dittli, selon les sources de la RTS. Valérie Dittli aurait recouru personnellement contre deux décisions de la commission. Son Département des finances et de l'agriculture accuserait à ce moment-là Jean-Claude Mathey d'avoir avantagé un particulier plutôt que d'avoir appliqué le droit foncier rural.
Avant l'affaire réglée, l'immunité levée
L'avocat conteste ces reproches et estimerait avoir été calomnié par l'élue vaudoise, en plus de s'être fait pousser à la démission. D'où la plainte pénale. En octombre, le procureur général Eric Kaltenrieder demande au Bureau du Grand Conseil vaudois une levée de l'immunité de Valérie Dittli, afin de pouvoir la convoquer.
Mais avant que cela puisse se faire, il s'avère qu'un accord financier entre les deux parties règle l'affaire. Lors de premières discussions, il était question du versement de 30'000 francs à Jean-Claude Mathey par Valérie Dittli, assure la RTS. La conseillère d'Etat évoque seulement des «divergences» finalement «résolues d’entente entre les parties». La dernière fois qu'un conseiller d'Etat en exercice avait été convoqué comme prévenu dans une affaire liée à sa fonction date d'au-moins 20 ans, selon le service public.