On imagine qu'avant de tomber d'accord sur la version envoyée à Blick, les députées et députés vaudois ont dû soupeser chaque virgule de leur texte. Ce dernier, signé par tous (!) les groupes sauf celui de l'Union démocratique du centre (UDC), s'inquiète des répercussions locales du conflit israélo-palestinien.
«Nous souhaitons nous concentrer sur les effets de ces évènements dans le canton de Vaud et sur les risques de l’augmentation des discours haineux sous nos latitudes», écrivent ce mardi les élues et élus d'Ensemble à gauche, du Parti socialiste (PS), du Parti libéral-radical (PLR), des Vert-e-s et des Vert'libéraux. Leur diagnostic est clair: «Les conséquences visibles de cette situation sont l’augmentation des actes antisémites, islamophobes ou racistes, ici, aujourd’hui, chez nous.»
Selon ces formations politiques, ces agissements peuvent être des remarques faites dans la rue ou des insultes, voire des menaces proférées dans des lieux publics. «Des étoiles de David et insultes ont été peintes sur des murs à Lausanne, développent-elles. Une personne de confession juive a vu, dans la capitale vaudoise, cet insigne peint sur sa porte d’entrée qui a même été forcée. Un conseiller communal a subi des insultes islamophobes et racistes violentes dans des e-mails anonymes.»
Des actes illégaux
Par conséquent, les groupes, malgré leurs divergences politiques, tiennent à affirmer leur détermination à lutter contre toutes les formes de haine. «Dans notre canton, on n’insulte pas, ni ne menace, une personne parce qu’on ne partage pas son avis, parce qu’on ne partage pas sa religion, parce qu’on ne partage pas la même couleur de peau ou parce qu’on n’est pas d’accord avec elle sur la situation israélo-palestinienne», insistent les signataires.
Après avoir souligné que commettre ces faits est illégal, les députés, réunis par l'élu vert'libéral David Vogel, rappellent que «le vivre-ensemble implique de respecter la loi et que la loi protège, dans une démocratie comme la nôtre, toutes les personnes qui vivent sur notre territoire». «En tant que représentants du peuple, nous tenons à rappeler ici ces principes qui nous paraissent relever de l’évidence mais qui, manifestement ne semblent pas évidents pour tout le monde», assènent-ils encore.
«Récupération politique»
Reste un point à éclaircir. Pourquoi l'UDC n'a-t-elle pas paraphé cette missive? «Nous partons du principe que nous faisons de la politique cantonale et ne voulons pas prendre position sur un conflit international, écrit dans un SMS le député Yvan Pahud, chef de groupe du parti conservateur jusqu'à ce mardi. Cette déclaration n'apporte rien, sauf faire une sorte de récupération politique.»
Celui qui est aussi membre de l'Exécutif de Sainte-Croix déroule ses arguments: «Pour L'UDC, il faut agir à la base des actes antisémites, qui trouvent leurs causes dans l'immigration, et principalement dans des personnes qui n'arrivent pas à s'intégrer. En résumé, nous sommes élus pour travailler pour les Vaudois, et non pour faire des déclarations qui concernent des conflits mondiaux.»