Le ministre de l'Environnement: Albert Rösti (UDC)
Albert Rösti obtient le poste de ses rêves avec le Département de l'environnement, des transports, de l'énergie et de la communication (DETEC). L'ancien fief du PS passe donc en mains de l'UDC. Mais le Bernois ne devrait pas complètement bouleverser le DETEC, il ne le peut même pas. La nouvelle loi sur la protection du climat est déjà sur les rails – et si le référendum de l'UDC aboutit, Rösti devra déjà affronter une première fois son propre parti. Mais il opèrera tout de même un virage à droite au sein de ce département. Il freinera de toutes ses forces en ce qui concerne l'augmentation des taxes sur le CO2 ou le transfert modal. Au grand dam des écologistes.
La ministre de la Justice: Elisabeth Baume-Schneider (PS)
Encore conseillère aux États mercredi matin, la Jurassienne devient la ministre de la Justice. Elisabeth Baume-Schneider peut être satisfaite de la répartition des départements. En tant que novice, elle obtient certes – contrairement à Albert Rösti – un département qui ne fait pas partie des plus passionnants. Mais pour cette ancienne assistante sociale, qui a le sort des personnes socialement défavorisées à cœur, c'est peut-être le poste idéal. Les débuts seront toutefois difficiles. Face à la menace d'une vague migratoire en 2023, elle peut d'ores et déjà s'attendre à de violentes attaques de l'UDC.
La ministre des Finances: Karin Keller-Sutter (PLR)
Karin Keller-Sutter tourne le dos au Département de la justice et reprend les finances du démissionnaire Ueli Maurer. La Saint-Galloise a ainsi obtenu ce qu'elle voulait depuis longtemps. Le grand avantage de ce nouveau poste? En tant que ministre des Finances, elle pourra à l'avenir intervenir dans presque tous les dossiers. Nouvelle maîtresse de la trésorerie, Karin Keller-Sutter poursuivra la politique d'austérité bourgeoise. Elle a déjà annoncé que face au trou de plusieurs milliards qui menace le budget fédéral, elle devra prendre des décisions douloureuses.
Le ministre des Affaires étrangères: Ignazio Cassis (PLR)
Alain Berset aurait volontiers repris le département des Affaires étrangères, mais il n'en a rien été. Ignazio Cassis veut rester. Certes, il n'a pas fait un très bon score ces dernières années lors des négociations avec l'UE, du débat sur la neutralité ou de la poignée de mains avec le ministre russe des Affaires étrangères, Sergeï Lavrov. Mais le Tessinois pense être sur le point de faire une percée dans le dossier européen, ce dont l'on doute au Parlement.
Le ministre de l'Intérieur: Alain Berset (PS)
Alain Berset peut être considéré comme le grand perdant de la répartition des départements. Face au powerplay mis en place par les bourgeois, il n'a pas eu d'autre choix que de rester au département de l'Intérieur. Ses grands chantiers restent les mêmes: l'augmentation des coûts de la santé, le manque de personnel dans le secteur de la santé et la protection des assurances sociales. Le piètre résultat des élections s'apparente à la goutte d'eau qui fait déborder le vase pour le Fribourgeois. La consolation, c'est qu'il sera président de la Confédération l'année prochaine.
La ministre de la Défense: Viola Amherd (Centre)
L'actuelle ministre de la Défense n'avait apparemment pas envie de changer de département, lequel a gagné en importance avec la guerre. Au Département de la défense, de la protection de la population et des sports (DDPS), Viola Amherd tient fermement les rênes et l'a démontré notamment en validant l'achat de nouveaux avions de combat. Les mauvaises langues prétendent que sa décision de rester montre que le mandat de conseillère fédérale de la Valaisanne touchera à sa fin après son année présidentielle 2024.
Le ministre de l'Économie: Guy Parmelin (UDC)
Le vigneron peut être satisfait de sa récolte: il avait annoncé vouloir rester au Département de l'économie, de la formation et de la recherche (DEFR), et ses vœux ont été exaucés. Dans ce rôle, le Vaudois doit faire face aux conséquences de la guerre en Ukraine et à la reprise des sanctions décrétées par l'UE contre la Russie. Le DEFR prépare en outre, avec le DETEC, des mesures contre la menace de pénurie d'énergie. La question reste de savoir combien de temps Guy Parmelin pourra continuer à le faire.