Le Centre Patronal veut modifier les conditions donnant le droit à la pleine retraite: les années de cotisations, soit 44, doivent remplacer l'âge de référence. Pour le 2e pilier, les patrons envisagent un nouveau «plan minimum» sur la base d'une épargne renforcée. Les propositions du Centre Patronal (CP), présentées vendredi à la presse à Berne, se fondent sur sa connaissance pratique de cette matière, notamment par la gestion d’une caisse AVS et d’institutions de prévoyance du 2e pilier, écrit-il dans un communiqué.
Il veut apporter sa contribution après avoir constaté que de nombreuses votations ont eu lieu ces dernières années sans que l’on parvienne à une solution véritablement pérenne tant pour l'AVS que pour la LPP afin que ces deux piliers continuent de garantir ensemble le fameux 60% du dernier salaire.
Pour un équilibre social
Le 1er pilier est celui qui appelle les mesures les plus pressantes. Le Centre Patronal propose d’accorder le droit à de pleines prestations de retraite en fonction du nombre d’années de cotisations (le système actuel correspond à une exigence de 44 années de cotisations depuis l’âge de 21 ans). Ce changement d’approche apparaît plus équitable pour les personnes qui entrent tôt dans la vie professionnelle et qui exercent souvent des métiers pénibles, précise le CP.
Pour que le rééquilibrage financier de l’AVS soit socialement acceptable, il faut répartir les efforts équitablement sur deux axes supplémentaires, selon les patrons. Il s'agira aussi de consentir à un relèvement mesuré de la TVA (+ 0,5%) et des prélèvements salariaux (+ 0,4%). Comme l’indiquent tant la poursuite de l’équité qui doit présider à ces réformes que les tendances qui résultent des enquêtes d’opinions, les efforts visant à rééquilibrer le système doivent être partagés, écrit le CP.
2e pilier: renforcer l'épargne
Le 2e pilier ne nécessite pas une réforme aussi urgente que l’AVS, selon le CP. Les institutions de prévoyance, qui bénéficient d’une liberté de manœuvre importante, ont en effet déjà pris des mesures, de sorte que la plupart d’entre elles s’écartent désormais du «plan minimum LPP». Il s'agit cependant, pour les patrons, de définir les contours d’un nouveau «plan minimum», financièrement et techniquement réaliste, qui apporte de nouveaux avantages à la population.
Fondamentalement, le CP est favorable à une réduction du taux de conversion, qui correspond au prolongement de l'espérance de vie, et à une hausse du capital de prévoyance minimum. Il faut donc renforcer l'épargne dans ce cadre.
Différentes propositions
Pour ce faire, le CP formule différentes propositions, dont l’abandon de la déduction de coordination, à savoir la cotisation sur l’entier du revenu des travailleurs à taux partiel ou qui cumulent plusieurs employeurs, ainsi que des indépendants, tout en maintenant un seuil d’entrée.
Le patronat propose aussi de modifier les taux de bonifications avec un échelonnement plus simple, moins progressif avec l'âge, pour atteindre un taux unique ordinaire et paritaire de 10% dès 50 ans. Pour les salariés médians, le CP prévoit de majorer leur épargne d’un taux unique de 6% pour leur permettre d’obtenir une meilleure rente.
Soutien de la population
Le modèle proposé prévoit d’instaurer une transition simple et originale, qui permette de maintenir le niveau des rentes des personnes déjà assurées. Et le Centre Patronal de préciser que ses propositions ont été étayées par une étude portant sur leurs effets financiers. Elles ont en outre toutes été soumises à la population via un sondage de l'institut Sotomo, qui a pu constater un «appréciable soutien».
Pour le CP, le défi consiste à redonner confiance dans notre système d’assurances sociales, dans son financement à long terme, ainsi que dans sa capacité à répondre aux aspirations et aux besoins actuels de notre société. Le CP est une organisation de 400 collaborateurs née dans le canton de Vaud, présente en Suisse alémanique (à Berne et Zurich), et qui tient à son indépendance.