«Record de Suisse»
Plus de 2000 signatures déposées contre l'antenne 5G du Creux-du-Van!

Une opposition collective munie de plus de 2000 signatures a été déposée jeudi auprès de la commune de Rochefort (NE), a appris Blick. Au cœur du débat: le remplacement d'une antenne par une autre, plus puissante, à proximité de la réserve naturelle du Creux-du-Van.
Publié: 09.06.2023 à 14:17 heures
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Dernière mise à jour: 09.06.2023 à 15:19 heures
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Photographiés par Chantal Blanc, de l'association Stop 5G: Stéphane Oppel, Amélie Matthey et Élodie Ruhaut posent avec les quelque 2000 signatures devant le Creux-du-Van.
Photo: DR
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Amit JuillardJournaliste Blick

Joie et déception. Déception et joie. Au téléphone ce jeudi soir, Chantal Blanc est habitée par des sentiments mélangés. «Je viens de recevoir deux décisions du Tribunal fédéral, qui rejette deux de mes recours contre des antennes 5G dans le canton de Fribourg», déplore la militante de l'association Stop 5G.

Mais son combat continue. «Cet après-midi, nous avons déposé une opposition collective munie de 2062 signatures — c'est un record de Suisse — contre l'antenne la plus puissante de Suisse, que Swisscom et Salt veulent construire en pleine réserve naturelle, au Creux-du-Van, dans le canton de Neuchâtel. C'est hallucinant, je n'avais jamais vu une telle mobilisation!» Chantal Blanc informait Blick ce vendredi en avoir recueilli 145 supplémentaires, pour atteindre le chiffre de 2207.

Plus de 1500 paraphes neuchâtelois

Dans le détail, plus de 1500 paraphes sont neuchâtelois, quelque 500 viennent de quinze autres cantons, selon elle. Environ 700 personnes domiciliées dans un rayon de 5 kilomètres de l'antenne sont sur la liste déposée ce 8 juin auprès de la commune de Rochefort. De son côté, cette dernière indique qu'une dizaine d'oppositions formelles lui sont pour l'heure parvenues, sans préciser le nombre de signatures pour chacune.

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«Les opérateurs mettent le maximum de puissance sans se soucier du tout des conséquences sur la flore, la faune ou l'humain.»
Chantal Blanc, de l'association Stop 5G
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Pourquoi la levée de boucliers est-elle si intense? «On parle d'une installation de 192'000 watts alors que la précédente était de 1000 watts. Cette mise à l'enquête, qui se termine le 12 juin, est le parfait exemple de ce que font les opérateurs quand on les laisse faire. Ils mettent le maximum de puissance sans se soucier du tout des conséquences sur la flore, la faune ou l'humain.»

Chantal Blanc met en avant une méta-étude de l'Université de Neuchâtel, publiée récemment sur mandat de l'Office fédéral de l'environnement (OFEV), selon laquelle les ondes électromagnétiques seraient dommageables pour les insectes: «Les résultats sont clairs!» Côté sanitaire, la mère de famille souligne le travail de scientifiques norvégiens: «Ils mettent en avant la vulnérabilité des cerveaux des enfants face aux rayonnements, appuie-t-elle. Ils s'alarment aussi de la précocité de la maladie d'Alzheimer.»

«Calcul incorrect»

Contactée par Blick, Swisscom balaie tous ces arguments. L'antenne la plus puissante de Suisse avec ses 192'000 watts? «Le calcul tel qu'il a été présenté par les opposants est incorrect, écrit Alicia Richon, porte-parole de l'entreprise, dans un e-mail, ce vendredi. Il faut prendre ici en compte d'autres éléments que les watts [...]. Le plus important est que les installations respectent les réglementations et les valeurs limites imposées, ce qui est le cas ici.»

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«Les valeurs limites suisses sont dix fois plus strictes que dans la plupart des pays d'Europe et préconisées par l'Organisation mondiale de la santé.»
Alicia Richon, porte-parole de Swisscom
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La communicante précise que «le projet est situé à plus de 5,5 km du Creux-du-Van, à Brot-Dessous dans la commune de Rochefort, sur une aire de parking le long de la route cantonale». Est-on en pleine réserve naturelle? «Il s'agit [...] d'un projet de remplacement d'une installation existante de deux opérateurs qui se situe déjà dans l'Inventaire fédéral des paysages, sites et monuments naturels», répond Alicia Richon.

Les concessionnaires ont l'obligation de couvrir tout le territoire, rappelle-t-elle: «Cette antenne est nécessaire pour assurer une couverture mobile minimale et assurer à chacun de pouvoir, en cas de problème notamment, appeler les secours.»

«Aucune preuve de nocivité» pour les humains

Quid des risques pour les insectes? «Les effets du rayonnement de la téléphonie mobile sur les insectes sont encore largement inconnus. Les effets du RNI (ndlr: rayonnement non ionisant) sur les plantes et les animaux (notamment les insectes) sont des sujets que l'OFEV souhaite continuer à explorer en soutenant d'autres études. Swisscom salue cette décision.»

L'ex-régie fédérale souligne encore qu'il n'y a «jusqu'à ce jour aucune preuve d’une quelconque nocivité à partir du moment où les valeurs limites sont respectées». Et ce, bien qu'il «existe des milliers d’études à ce sujet et sur la communication mobile plus généralement»: «Les valeurs limites suisses sont dix fois plus strictes que dans la plupart des pays d'Europe et préconisées par l'Organisation mondiale de la santé.»

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