L’initiative «SaferPhone» vise à ancrer dans la Constitution fédérale la protection de la santé contre le rayonnement non ionisant (RNI), également appelé électrosmog. La collecte des signatures débutera mardi.
«Comme les autres influences potentiellement toxiques, le rayonnement de la téléphonie mobile doit être soumis à la règle de l’exposition aussi faible que possible», écrit le comité d’initiative dans un communiqué.
Selon Sonia Weil, du comité d’initiative, les gens vivent 24 heures sur 24 et sept jours sur sept «dans un champ de tension entre de nombreux appareils et antennes reliés entre eux par radio, dont le rayonnement pollue nos espaces de vie». Parallèlement, la part de la population qui souffre à cause de l’électrosmog ne cesse d’augmenter.
Empêcher la hausse des valeurs limites
C’est pourquoi le comité d’initiative demande que les valeurs limites ne soient pas augmentées, ce que souhaiterait l’industrie de la téléphonie mobile. Citant le rapport sur la téléphonie mobile publié en avril par le Conseil fédéral, la conseillère nationale (GE) et vice-présidente des Verts Isabelle Pasquier-Eichenberger a souligné qu’il n’est «pas nécessaire d’affaiblir les valeurs limites de rayonnement pour déployer la 5G», selon la version écrite de son discours.
Il faudrait plutôt miser sur des voies de transmission «qui présenteront encore des capacités suffisantes dans dix ou vingt ans», à savoir les réseaux de fibres optiques, a relevé le conseiller national Michaël Töngi (Verts/LU).
Représentants de tous les partis politiques
Selon les estimations, près de 70% des données mobiles sont liées à l’utilisation d’application vidéo et la tendance est à la hausse. De plus, la majeure partie des communications dites mobiles ont lieu à l’intérieur. La connexion transitant via une antenne à l’extérieur, le rayonnement doit donc traverser les murs, raison pour laquelle les antennes rayonnent si fortement, expliquent les initiants.
Et d’illustrer: «c’est comme si nous étions obligés d’éclairer notre domicile, rideaux fermés, avec des réverbères excessivement lumineux».
Or, lorsque les bâtiments sont raccordés au réseau de fibre optique, la transmission vers les utilisateurs et les terminaux ne se fait plus que par de courtes liaisons radio, a indiqué la conseillère nationale Martina Munz (PS/ZH).
L’initiative «Protection contre le rayonnement de la téléphonie mobile – Un progrès pour la santé et l’environnement» a été lancée avec la participation de personnalités du monde technique, médical, juridique et politique. Les comités d’initiative et de soutien sont composés de représentantes et représentants de tous les partis, est-il précisé dans le communiqué. L’initiative, qui a le soutien des Verts, est lancée et coordonnée par l’association Frequencia.
(ATS)