Qui va payer l'addition?
Blocher et l'UDC assument d'être seuls contre tous face à une 13e rente AVS

L'UDC combat l'initiative des syndicats sur une 13e rente AVS. Mais le projet convainc tout de même certains membres du parti. Christoph Blocher, le maître à penser de la campagne du «non» à l'initiative, incendie ses collègues.
Publié: 12.01.2024 à 20:05 heures
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Christoph Blocher, tête pensante de l'UDC, s'est entretenu avec l'animateur de Teleblocher Matthias Ackeret.
Photo: Screenshot Teleblocher
Tobias Ochsenbein

L'initiative pour une 13e rente AVS divise l'UDC. «Non à la 13e rente AVS, non à la rupture avec la solidarité entre les générations», tel est le mot d'ordre du parti agrarien. Sauf qu'une bonne partie de son électorat n'est pas du même avis.

Si l'on en croit un sondage réalisé par l'institut de recherche Sotomo à la demande de l'Union syndicale suisse, la 13e rente AVS a tout pour plaire. 71% des personnes interrogées approuvent l'initiative du syndicat et la section genevoise de l'UDC a déjà donné son feu vert.

Le doyen de l'UDC et ancien conseiller fédéral Christoph Blocher s'est à son tour invité dans le débat. Dans le dernier épisode de son émission «Teleblocher», il parle à la conscience de ses concitoyens et pense que «nous devons dire non à cela»!

«J'aimerais aussi une 13e rente AVS»

Le cerveau de l'UDC accorde de bonnes chances à l'initiative dans les urnes. Il pose cependant une question rhétorique: «Qui n'aimerait pas avoir une 13e rente AVS?» Il entend régulièrement sa base lui dire: «A Berne, vous avez de l'argent pour tout. Alors l'AVS n'a plus d'importance.» Et c'est justement le point difficile du sujet, estime Christoph Blocher lors de son entretien avec l'animateur Matthias Ackeret.

«J'aimerais aussi avoir une 13e, une 14e et une 15e rente», déclare le milliardaire dans son émission. Il exprime sa compréhension pour tous ceux qui sont favorables à une 13e rente. Mais il demande ensuite qui devrait la financer. L'argent nécessaire n'est pas disponible selon lui: «Devrions-nous donc nous effondrer en tant que pays?», tonne l'octogénaire.

Au lieu de cela, il faudrait augmenter les cotisations salariales à l'AVS et la TVA, prévient Christoph Blocher. Mais cela porterait atteinte au pouvoir d'achat des gens. Conséquences: «Ils ont moins de salaire. De plus, l'augmentation de la TVA entraîne une inflation!»

Parallèles avec les initiatives «6 semaines de vacances pour tous»

Christoph Blocher argumente: pour ceux dont les moyens financiers ne suffisent pas, il existe des prestations complémentaires et des prestations d'assistance comme les réductions de primes.

Car c'est aussi la tâche d'un parti: s'opposer à quelque chose que tout le monde souhaite. Dans l'émission, il fait le parallèle avec la votation populaire «6 semaines de vacances pour tous». À l'époque, de nombreux observateurs avaient dit que la critique des coûts de l'UDC n'avait aucune chance, car tout le monde voulait plus de vacances. Au final, l'UDC a été suivi dans les urnes.

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