Quatre millions de francs d'économies
Ignazio Cassis veut priver les fonctionnaires de voyage en classe affaires

Ignazio Cassis a supprimé les vols en classe affaires pour ses employés. Le ministre des Affaires étrangères veut qu'il en soit de même pour le reste de l'administration fédérale. Potentiel d'économie: quatre millions de francs. Mais sa proposition peine à convaincre.
Publié: 15.11.2024 à 10:16 heures
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Dernière mise à jour: 15.11.2024 à 11:15 heures
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Le ministre des Affaires étrangères Ignazio Cassis est le grand voyageur du Conseil fédéral.
Photo: Keystone
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Céline Zahno

Des crèches à l'aide au développement en passant par le transport ferroviaire, la Confédération cherche à faire des économies. Dans tous les domaines, il est prévu d'utiliser de limiter les dépenses. Avec ce paquet d'économies, le Conseil fédéral veut combler le trou dans le budget fédéral.

Une mesure n'a toutefois pas été retenue dans le paquet d'économies: le ministre des Affaires étrangères Ignazio Cassis (PLR) voulait interdire aux employés de la Confédération les vols en classe affaires. C'est ce que montrent des documents internes à l'administration que Blick a obtenus en vertu de la loi sur la transparence. Son département a fait remarquer que cela permettrait d'économiser jusqu'à quatre millions de francs.

Le grand voyageur Cassis

Les employés de la Confédération peuvent voyager en classe affaires sur les vols long-courriers. C'est justement le conseiller fédéral Cassis qui a pris les devants en limitant l'espace pour les jambes de ses employés.

En raison de sa fonction, le personnel du Département fédéral des affaires étrangères (DFAE) voyage relativement beaucoup. Mais depuis le 1er septembre de cette année, la règle est la suivante pour le personnel du DFAE: quelle que soit la durée du vol, il faut réserver un siège en classe économique. Des exceptions ne sont possibles qu'avec une demande écrite adressée à la direction compétente, explique un porte-parole du DFAE à Blick.

Cette mesure ne doit pas seulement s'appliquer au Département fédéral des affaires étrangères, mais à l'ensemble de l'administration fédérale, si l'on en croit le DFAE: on voit dans la mesure «Economy only» un potentiel d'économie pour l'ensemble de l'administration fédérale, sans pour autant devoir renoncer à des tâches ou à des prestations, selon le porte-parole du département.

Rien qu'au DFAE, cette mesure permettrait de réaliser des économies annuelles de 1,5 million de francs. De plus, voyager en classe économique est plus sain pour l'environnement.

Proposition à l'étude

Cette proposition est apparemment tombée dans l'oreille d'un sourd auprès du groupe d'experts qui a examiné le budget de la Confédération à la recherche d'un potentiel d'économies. Lors de la consultation des offices, le secrétariat général du DFAE a dû constater que la proposition n'avait pas été intégrée au paquet d'économies.

Le DFAE a également tenté sa chance auprès de l'administration des finances de la conseillère fédérale Karin Keller-Sutter, également du PLR, avec sa proposition d'économie «Economy only». Sans succès pour l'instant. Mais il est possible que l'obligation de voyager en classe économique soit tout de même introduite en dehors du paquet d'économies: la proposition est actuellement examinée par l'Office fédéral du personnel, comme l'indique le Département des finances à Blick.

Classe affaires réservée au long vol

Il y a quatre ans, la ministre de l'Environnement de l'époque, Simonetta Sommaruga, du Parti socialiste, avait déjà supprimé les privilèges de vol de l'administration fédérale, non pas par mesure d'économie, mais pour des raisons environnementales. En ce qui concerne le bilan écologique, cela signifie que la classe affaires n'est désormais possible que pour les vols directs d'au moins neuf heures ou pour les vols avec escales et une durée totale de voyage d'au moins onze heures.

Même lorsqu'elle a mis l'administration fédérale au vert, Simonetta Sommaruga voulait maintenir le privilège business pour les longs trajets. Enfin, les fonctionnaires doivent être en mesure de négocier après un vol et de dormir en conséquence, avait-elle déclaré à l'époque devant les médias.

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