Malgré tout ce qui lui est arrivé, ce Valaisan y croit dur comme fer. Pour lui c’est certain, il vit une idylle avec une prétendue «Isabelle», dont le nom de famille est asiatique et qui doit bientôt hériter d’un hôtel au Maroc pour pas moins de 9 millions d’euros.
Entretenue en ligne, cette relation a tout d’une belle arnaque. Le sexagénaire est pourtant catégorique dans les colonnes du «Nouvelliste»: «Je connais les femmes et je sais reconnaître les arnaqueuses.» Sauf que là, visiblement, non.
Arnaque…
D’après le quotidien valaisan, l’homme s’est vu soutirer 300’000 francs pour ce qui était bel et bien une arnaque. Dès 2017, la prétendue «Isabelle», rencontrée sur Internet, va lui faire croire à une romance. Il accepte d’abord de lui verser 500 francs par mois via une carte prépayée. Avant de lâcher 20’000 francs de frais pour un faux avocat s’occupant de gérer la succession de l’hôtel fictif.
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Le Bas-Valaisan verse encore 6000 francs pour faciliter la venue à Paris de la prétendue sœur chinoise de son amoureuse numérique. Manque de bol, celle-ci est arrêtée en France, car elle transporte des médicaments non autorisés. Tiens donc. L’homme passe alors à la caisse sans broncher pour aider à sa «libération».
Infarctus…
Un deuxième avocat entre en scène, Me Barré de Caen, qui l’encourage à lui verser 13’000 francs. Le sexagénaire est à sec et demande un emprunt à sa banque. Étant donné la situation suspecte, celle-ci lui conseille alors d’avertir la police, ce que le Suisse fait.
Après avoir mené l’enquête, les autorités confirment l’arnaque. Le numéro de téléphone de l’avocat de fortune provient de Côte d'Ivoire, même si un avocat du même nom existe bel et bien en France. La supercherie est malheureusement limpide, les yeux bleus d’Isabelle ne sont qu’une illusion.
Ravagé par cette révélation, le Valaisan fait un infarctus. Mais il n’est pas au bout de ses peines. Il est désormais poursuivi pour blanchiment d’argent. Car en plus de ses nombreuses contributions financières, il a accepté de recevoir de l’argent sur son compte en vue de l’héritage promis. Mais les montants étaient en réalité soutirés à d’autres victimes.
… et blanchiment
Dans un premier temps, le Ministère public valaisan n’a pas condamné le sexagénaire. Les autorités ne sont pas parvenues à mettre la main sur l’arnaqueur et elles ont estimé que sa malheureuse victime avait reçu sa dose de punition. Mais le pigeon ne semble pas en avoir tiré de leçon.
Celui-ci a continué de jouer les intermédiaires et croit encore aujourd’hui à cet amour. Le quotidien régional évoque environ 250’000 francs reçus sur son compte. Ces sommes sont issues d’autres victimes résidant au Québec, en France, en Allemagne et en Italie. Le Valaisan devait ensuite reverser l’argent blanchi sur un compte à l’étranger.
La justice valaisanne s’est donc montrée plus sévère face au manque de lucidité du sexagénaire. Elle a finalement condamné cet été le coupable à 180 jours-amendes avec sursis et à une amende de 2000 francs pour blanchiment. Seule une victime Outre-atlantique a pu retoucher une partie de son pécule. De son côté, le Valaisan est toujours en contact avec son escroc, qu’il considère toujours comme étant «Isabelle».