Pierin Vincenz occupait une position plus importante que Beat Stocker, a rappelé le procureur à la fin de son réquisitoire. Il a donc pu convaincre d'autres personnes qui lui faisaient confiance et les amener à approuver des transactions. «Il a abusé de cette confiance et de son pouvoir. Cet abus pèse lourd dans la balance», a souligné le représentant du Ministère public devant le Tribunal de district de Zurich.
Patron de la société de cartes de crédit Aduno à l'époque des faits, Beat Stocker ne disposait, certes pas du pouvoir de Pierin Vincenz, mais il a été le cerveau des crimes économiques commis, a soutenu le procureur. «Il a perfectionné le double jeu au détriment des plaignants» et ce, «avec une importante énergie criminelle».
Pierin Vincenz et Beat Stocker sont les deux principaux prévenus du procès. Ils sont accusés d'escroquerie par métier, de gestion déloyale, de faux dans les titres et de corruption passive.
Administrateurs au sein d'Aduno, ils auraient poussé au rachat d'entreprises dont ils détenaient des parts non révélées, encaissant ainsi des sommes élevées de manière irrégulière. Le rachat de la société Eurokaution a même été fatal à Aduno, alors que les deux accusés savaient d'emblée que cette société ne présentait aucun potentiel de développement, selon le procureur.
Pierin Vincenz et Beat Stocker sont aussi accusés d'avoir financé des dépenses privées de plusieurs centaines de milliers de francs à travers des notes de frais.
Pour cinq autres co-accusés, le procureur a requis des sanctions allant de la peine pécuniaire avec sursis à une peine de prison de deux ans et demi avec sursis partiel. Il leur reproche un rôle de complice. Le procès se poursuit jeudi après-midi avec les plaidoiries de la partie plaignante, à savoir les avocats de Raiffeisen et de l'ancienne société Aduno.
(ATS)