Privilèges du Conseil fédéral
Entre jet privé et bon salaire, la vie de Martin Pfister va sensiblement changer

Martin Pfister siègera au Conseil fédéral à partir du mois d'avril. Cette nouvelle fonction apporte beaucoup au Zougois. Non seulement en termes de travail, mais aussi de privilèges.
Publié: 13.03.2025 à 12:07 heures
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Dernière mise à jour: 13.03.2025 à 12:11 heures
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Martin Pfister est le nouveau conseiller fédéral.
Photo: keystone-sda.ch
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Tobias Bruggmann

Mercredi 13 mars à 9h10, la vie de Martin Pfister a radicalement changé. L'annonce a été faite par la présidente du Conseil national Maja Riniker: «Martin Pfister est élu avec 134 voix.» Blick fait un tour d'horizon des chamboulements majeurs de la nouvelle vie du Zougois, qui est désormais conseiller fédéral!

L'élection

Mercredi soir, Martin Pfister a commencé par fêté la victoire à Zoug. Mais dès le lendemain, son nouveau travail commence déjà. Martin Pfister se voit attribuer par la Chancellerie fédérale son propre bureau au Palais fédéral. Le département qu'il prendra en charge sera dévoilé vendredi, comme l'a annoncé le porte-parole du Conseil fédéral Andrea Arcidiacono.

Martin Pfister n'aura que peu de temps de préparation. Son entrée en fonction est prévue pour le 1er avril. D'ici là, il doit encore se familiariser avec les principaux dossiers. Il recevra également une introduction au déroulement des séances du Conseil fédéral.

En parallèle, Martin Pfister doit quitter son poste actuel. Des élections auront donc bientôt lieu dans le canton de Zoug afin de repourvoir son siège du directeur de la santé.

Tâches, horaires de travail et interdictions

Un travail colossal attend le nouveau conseiller fédéral. Dans l'«aide-mémoire», soit la bible des conseillers fédéraux, il est clairement stipulé que les membres du Conseil fédéral doivent «en principe toujours être joignables». Même s'il n'y a qu'une séance par semaine, le travail ne manque pas. Enfin, Martin Pfister sera à la tête d'un département. S'il reprend comme prévu le Département de la défense, il sera responsable de 12'500 collaborateurs dans toute la Suisse.

De longues journées de travail attendent le conseiller fédéral. L'ancien ministre des Affaires étrangères Didier Burkhalter avait déclaré qu'il travaillait jusqu'à 100 heures par semaine à cause des voyages. 

Martin Pfister est désormais soumis au principe de collégialité. Cela signifie qu'il doit défendre en public l'opinion de l'ensemble du Conseil fédéral, qu'il la partage personnellement ou non.

Salaire

En tant que conseiller d'Etat zougois, Martin Pfister gagnait 279'744 francs, auxquels s'ajoute une indemnité forfaitaire des frais de 5%. En tant que conseiller fédéral, il bénéficiera d'une belle augmentation: il percevra un revenu brut d'environ 478'000 francs et à cela s'ajoute une indemnité forfaitaire de 30'000 francs. Comme les autres citoyens suisses, Martin Pfister continue de payer des impôts.

Même après sa démission, Martin Pfister sera toujours bien loti. Toute personne qui a siégé plus de quatre ans au Conseil fédéral ou qui quitte son poste plus tôt pour des raisons de santé reçoit une rente de retraite équivalente à la moitié du salaire d'un conseiller fédéral.

Communication

Martin Pfister peut conserver son téléphone portable privé, mais il recevra en parallèle un téléphone protégé contre les écoutes. La plupart des entretiens confidentiels sont toutefois personnels, c'est pourquoi les téléphones portables sont éteints pendant les séances du Conseil fédéral. Pour les échanges écrits, la Confédération utilise l'application de messagerie suisse cryptée Threema.

Mobilité

En tant que conseiller fédéral, Martin Pfister sera souvent amené à se déplacer. Au lieu d'être responsable d'un canton, il l'est désormais de tout un pays - et pour cela, il se déplace même à l'étranger. Pfister reçoit un AG de première classe et a accès à un véhicule de représentation et à une voiture de service avec chauffeur.

Pour les voyages en avion, le Conseil fédéral dispose de son propre jet. Celui-ci dispose de 19 places et peut atteindre une vitesse de croisière de 982 kilomètres par heure, soit proche du supersonique.

Résidence

Un conseiller fédéral n'est pas obligé de s'installer à Berne, le choix du domicile lui appartient. Martin Pfister déclare toutefois lors de la conférence de presse qu'il se penchera bientôt sur le choix d'un nouvel appartement à Berne afin de pouvoir accéder rapidement au Palais fédéral.

Dans tous les appartements, la Confédération prend en charge l'aménagement, les frais de télévision ou d'appareils informatiques comme les ordinateurs. Martin Pfister devra toutefois continuer à payer lui-même la facture de Serafe.

Sécurité

Les conseillers fédéraux suisses sont bien protégés, même si les gardes du corps ne sont pas toujours visibles. Fedpol, la police fédérale, reste discrète à ce sujet, mais un concept spécifique de protection est appliqué aux nouveaux membres du gouvernement. Quelques jours après son élection, sa maison a été soumise à un contrôle de sécurité, se souvient l'ancien conseiller fédéral Hans-Rudolf Merz. De nouveaux téléphones ont été installés et les portes et fenêtres ont été sécurisées.

La préparation aux situations d'urgence en fait également partie. «On m'a par exemple demandé qui ils devaient contacter en cas de tentative d'assassinat à mon encontre», a récemment raconté l'ancien conseiller fédéral Moritz Leuenberger, qui a dû indiquer son groupe sanguin au cas où il lui arriverait quelque chose.

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