L'élection d'Alain Berset au poste de secrétaire général du Conseil de l'Europe en juin dernier a été une véritable partie d'échec électorale. Ce mercredi marque son premier jour de travail. De nombreux défis l'attendent. Le Conseil de l'Europe veut promouvoir la démocratie, les droits de l'homme et l'Etat de droit en Europe. Mais la réputation du Conseil n'est pas au beau fixe. Ainsi, le Conseil de l'Europe a perdu de son importance. En janvier, l'Azerbaïdjan a été exclu de l'assemblée parlementaire en raison de la détérioration des droits de l'homme. La Russie a également dû quitter le Conseil après le début de sa guerre d'agression contre l'Ukraine en 2022.
En tant que secrétaire général, Alain Berset est responsable de la direction stratégique. Pour l'épauler, il pourra compter sur ses 1800 collaborateurs. Même si sa fonction restera fortement représentative, il se trouvera en quelque sorte sur un pied d'égalité avec les autres chefs d'État et de gouvernement et devra donc faire ses preuves sur le terrain diplomatique.
L'Ukraine «première priorité»
La «première priorité» d'Alain Berset sera la guerre en Ukraine, a-t-il déclaré peu après son élection. Le Conseil de l'Europe veut mettre en place un registre des dommages pour l'Ukraine, qui servira à plus long terme de base pour le paiement d'indemnités.
Il entretiendra également des contacts et engagera le dialogue avec la Chine, l'Inde et le Sud global. Le Conseil de l'Europe n'est pas aussi visible partout qu'il le devrait, a déclaré Alain Berset après son élection.
Beaucoup de travail attend donc le Fribourgeois. Celui-ci se réjouit de sa nouvelle mission, comme il l'a déclaré dans une interview avec l'agence de presse Keystone-SDA. «En politique, je ne connais qu'une seule méthode: tout donner.» Son temps en tant que conseiller fédéral semble déjà lointain. «Le défi sera plus grand que ce à quoi j'étais habitué lorsque je travaillais comme conseiller fédéral avec 26 cantons et quatre langues», a déclaré Alain Berset. «Maintenant, je vais devoir faire face à 46 pays membres, à de nombreuses langues différentes et à une grande diversité.»
Alain Berset est conscient que ce n'est pas une période facile pour commencer son nouveau travail. «Il y a des pays dans lesquels il y a de graves violations des droits de l'homme, des atteintes aux principes démocratiques ou à l'État de droit. Mais ils restent membres du Conseil de l'Europe et sont donc tenus de respecter la Convention européenne des droits de l'homme», a expliqué Alain Berset. «Une amélioration est bien sûr nécessaire.»
Pour le Fribourgeois, il est clair que «nous nous trouvons actuellement dans une phase où les forces tendent à diverger, après avoir longtemps convergé», a-t-il déclaré dans une interview à Keystone-SDA. «Parvenir à un nouveau rapprochement sera l'un des grands défis des années à venir. C'est une tâche titanesque, mais nécessaire.»
Un salaire digne d'un conseiller fédéral
Toujours est-il qu'en tant que secrétaire général, quelques avantages attendent Alain Berset. Son salaire par exemple: le secrétaire général gagne un peu plus de 215'000 euros, auxquels s'ajoutent diverses indemnités. Actuellement, Alain Berset perçoit en plus une retraite d'ancien conseiller fédéral d'environ 230'000 francs. Si son salaire dépasse celui du conseiller fédéral, qui s'élève à environ 470'000 francs, sa pension sera réduite.
A cela s'ajoute une résidence dans la noble Villa Massol au centre de Strasbourg. Lors des réceptions, les domestiques y servent le dîner en queue de pie. Alain Berset disposera également d'un chauffeur privé. «Je ne le savais pas du tout avant l'élection et je l'ai appris par la presse», a expliqué Alain Berset dans l'interview accordée à Blick après l'élection. Le fait d'habiter à Strasbourg est un bon moyen pour lui de faire son travail. Il sera donc souvent à Strasbourg. «Ma chance, c'est que ce n'est pas très loin de la Suisse.»