Dimanche après-midi, 17 septembre, une Genevoise se balade au bord du lac, à proximité du jet d'eau. Piquée dans sa curiosité par un groupe de personnes priant face au lac, derrière un cordon de sécurité, elle s'en approche. Avant d'être chassée par un agent de sécurité privé, écrit la «Tribune de Genève» jeudi. Or, ce rassemblement n'avait pas déposé de demande d'autorisation. Cet incident illustre le flou qui entoure la loi sur la laïcité et celle sur les manifestations.
En effet, depuis le 9 mars 2019, les manifestations religieuses cultuelles doivent demander une autorisation pour être célébrées sur le domaine public. Si le sésame est obtenu, une brigade de la police est en charge de la sécurité de certaines minorités qui requièrent une protection particulière, explique Laurent Paoliello, porte-parole du Département des institutions et du numérique (DIN) dans les colonnes du quotidien.
Au cas par cas
Concrètement, ces demandes sont étudiées au cas par cas, notamment parce que la loi est nouvelle – bien qu'entrée en vigueur en 2019, elle n'a pas été tellement pratiquée en raison de la pandémie du coronavirus. Premièrement, un groupe religieux doit être reconnu par l'État pour avoir le droit de déposer une demande. Être reconnu nécessite de respecter certains principes, comme l'égalité entre hommes et femmes.
Ensuite, un rite cultuel, comme une messe, une prière, et de manière générale tout ce qui inciterait un passant à joindre un rite religieux, n'est plutôt pas autorisé dans les rues genevoises, bien qu'examiné au cas par cas, a appris Blick. Mais dans les faits, un rite œcuménique, type fête des lumières ou partage d'une boisson ou d'un repas communautaire, a plus de chance d'être validé qu'une messe au milieu de la rue. Ainsi, l'église évangélique n'a pas obtenu le droit de baptiser ses fidèles dans la rade de Genève.