«Pour l'Église, abuser d’un enfant est moins grave que d’avoir des relations sexuelles avec une femme», réalise Sylvie Perrinjaquet samedi dans les colonnes d'«Arcinfo». Depuis la fin de son mandat de conseillère nationale en 2015, la PLR Neuchâteloise n'est plus en politique. Et bien qu'elle n'ait aujourd'hui «pas de rapport particulier avec l’Église», elle se sent toujours catholique.
Son engagement actuel? Elle est présidente du CECAR, la «Commission écoute, conciliation, arbitrage, réparation». Cet organe est né d’un accord entre l’Église catholique suisse et le groupe Sapec, qui soutient les personnes abusées par des prêtres.
«Et l'Église ne fait rien!»
Dans son entretien accordé au journal neuchâtelois, elle réagit au rapport publié mardi par l'Université de Zurich au sujet des abus dans l'Église catholique suisse. Et elle n'y va pas de main morte.
Florilège de punchlines et de maximes de celle qui est désormais lobbyiste et spécialiste de la communication politique (à retrouver dans Arcinfo):
- «C’est un tsunami qui est en train de passer sur l’Église catholique en Suisse, une totale remise en question du culte du secret.» Pour elle, cette passion du secret est remise en question par les pratiquants.
- «De nombreuses victimes renoncent à témoigner ou à partager ce qui leur est arrivé parce qu’elles croient qu’elles sont seules.» L'étude de l'Université de Zurich peut, de l'avis de la présidente du CECAR, faire réaliser aux victimes qu'elles partagent leurs traumatismes avec bon nombre de personnes.
- «En Valais, des prêtres pédophiles à la retraite continuent à célébrer la messe.» Les victimes sont, selon ses mots, choquées de voir leur abuseur continuer à exercer, même avec des enfants. Et l'ancienne politicienne de conclure: «Et l'église ne fait rien!»